Entre 1.000 et 1.200 personnes ont marché, ce matin à Rabat, en réponse à l'appel lancé par la Coalition civile de la mise en application de l'article 19 de la Constitution. Vers 11 heures du matin, les manifestants, venus pour certains de villes lointaines comme Laâyoune et Guelmim, ont quitté Bab El Hadd pour se lancer sur l'artère qui mène au Parlement. Des slogans virulents ont été scandés contre le gouvernement Benkirane et sa politique qui bloque la mise en place de mécanismes juridiques garantissant le respect des droits des femmes, en particulier ceux énoncés dans l'article 19 de la Constitution. Les slogans scandés revendiquaient l'élimination de toutes les formes de violence et de discrimination envers les femmes et les filles.Tislit revendique la paritéMeryem Demnati, la célèbre militante amazighe et membre de la coalition, portait une gigantesque "Tislit ou Anzar" (en amazigh la fiancée de la pluie) habillée d'un caftan dont les couleurs rappellent celles du drapeau amazigh. "La coalition civile pour la mise en application de l'article 19 de la Constitution, composée de plusieurs associations féminines des droits de l'Homme, amazighes et des femmes journalistes, dénonce le retard qu'a pris la mise en application de l'article 19 qui consacre la parité, l'égalité et met fin à toutes les formes de violence et de discrimination contre les femmes", souligne Demnati. Selon cette chercheuse de l'Institut royal de la culture amazighe, "même Tislit ou Anzar est sortie pour dire son ras-le-bol du laxisme du gouvernement Benkirane quant à la mise en application du texte législatif garant des droits des femmes et de leur dignité".
Choubani en prend pour son grade
Le moment le plus fort de la marche a été le sacré coup dur qu'a pris Habib Choubani, ministre PJD chargé des Relations avec la Parlement. Arrivés devant le siège du Parlement, les manifestants ont scandé à l'unisson "lmra taoura machi awra" (la femme est révolution et non une awra). Une référence à l'incident qui a eu lieu le jour de l'élection du président de la Chambre des représentants. Une journaliste avait déclaré que Choubani l'avait humiliée en lui disant que sa tenue était incorrecte. Pour rappel, l'article 19 de la nouvelle Constitution stipule que "l'homme et la femme jouissent à égalité des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental conformément aux dispositions de la Constitution ainsi que des conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le royaume, et ce dans le respect des dispositions de la Constitution, des constances et des lois du royaume. L'Etat marocain oeuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il a créé, à cet effet, une autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination".




