Le téléphone rose au Maroc ? "Non mais allô, quoi !" Oui, le Maroc a désormais une ligne de téléphone érotique qui "fait le bonheur des clients et emploie des gens dans le plus grand secret". L’information, révélée par le journal espagnol El Periodico, fait la Une du quotidien Akhbar Al Yaoum. Dans son édition de ce lundi 11 novembre, le journal dit avoir pris contact avec une des employées de ce call center qui, ajoute le quotidien, "a ouvert ses portes il y a environ trois mois à Salé en prétendant proposer un service consistant à livrer des informations touristiques sur le Maroc".
L’entreprise, d’origine australienne et financée, selon Akhbar Al Yaoum, par des fonds roumains, aurait donc lancé un appel à recrutement, via les réseaux sociaux, pour rechercher "des opératrices" maîtrisant français, espagnol et arabe "pour parler avec les clients étrangers". Quelle ne fut pas la surprise des candidates, qui se sont rendues sur place pour passer un entretien d’embauche, lorsque la direction du fameux call center leur a expliqué qu’il s’agissait en réalité d’un service de téléphonie érotique. Et de préciser : "si certaines candidates ont préféré se retirer de la course, les plus téméraires ont été invitées à chercher de nouvelles recrues pour l’entreprise". Pour moins de 300 euros par mois, ces jeunes femmes travaillent donc environ neuf heures par jour, apprend-on à la lecture du journal qui précise que la plupart des clients sont originaires des pays du Golfe (Qatar, Koweït, Arabie saoudite), suivis de la Tunisie et du Maroc, avec une moyenne d’un million de minutes de communication par mois. Selon les déclarations d’une des employées, "depuis qu’elle a été lancée, cette ligne rose marche très bien".
Allô, qui est responsable ?
Plus loin, le quotidien déclare avoir pris contact avec l’Agence nationale de réglementation des télécoms (ANRT) au sujet de cette "hotline". Seulement voilà, personne ne semble être au courant de l’existence d’un tel call center au Maroc. En off, un responsable auprès de l’Agence nationale expliquera au quotidien qu’une fois que l’accréditation est donnée, le régulateur ne fait pas de suivi concernant l’activité de phoning pratiquée par l’entreprise". Et de s’interroger : "Où commence donc la responsabilité de l’ANRT et où s’arrêtent ses prérogatives dans ce type d’affaires ?".