Une affaire d’attouchements présumés secoue une école de la mission française à Casablanca

Agression sexuelle

Agression sexuelle. (Image d'illustration) . Mohamed Elkho-Le360

Trois fillettes de 3 à 4 ans auraient été victimes d’attouchements sexuels au sein d’une école de la mission française à Casablanca. L’affaire, révélée au grand jour en mai 2025, implique un gardien, la soixantaine, en poste depuis plus de trois décennies et suscite l’indignation des parents, qui dénoncent le silence de la direction et l’absence de soutien psychologique pour les élèves et leurs familles.

Le 26/09/2025 à 19h42

C’est une histoire à glacer le sang. Trois fillettes âgées d’à peine quatre ans auraient été victimes d’attouchements sexuels de la part d’un gardien employé depuis 34 ans dans une école de la mission française relevant du réseau AEFE et située dans le quartier Mâarif à Casablanca.

Le scandale a éclaté en mai 2025, lorsque la mère de l’une des victimes présumées a décidé de médiatiser l’affaire après avoir déposé plainte contre le gardien. Deux autres familles ont ensuite suivi le même chemin, accusant le même individu d’agressions sexuelles sur leurs enfants.

Âgées de 3 à 4 ans au moment des faits, les trois fillettes ont livré des témoignages concordants, citant le prénom du gardien. Ce dernier a été arrêté et incarcéré le 16 juillet 2025. La première audience de son procès est prévue pour le 6 octobre 2025.

Face à cette affaire, les parents des trois enfants concernés ont retiré leurs filles de l’école. Mais ils ne sont pas les seuls. D’autres familles, inquiètes de l’opacité de la direction, ont également choisi de changer d’établissement à la fin de l’année scolaire 2024/2025 ou au début de l’année 2025/2026. Elles dénoncent aussi l’absence de cellule psychologique mise en place, aussi bien pour les élèves que pour les familles.

Certains parents expliquent avoir dû recourir à un suivi pédopsychiatrique pour leurs enfants, après avoir observé des signes inquiétants: refus répétés de passer par la porte arrière de l’école – là où, en cas de retard, le gardien accueillait les élèves pour les conduire en classe –, rougeurs récurrentes sur leurs parties intimes, isolement, repli sur soi et refus catégorique de retourner à l’école.

Par ailleurs, plusieurs familles s’interrogent sur la présence dans l’établissement des trois enfants adultes du gardien– deux filles et un garçon, âgés d’une trentaine d’années– employés respectivement à la garderie, à la cantine et aux horaires de garde du matin et du soir. Bien qu’aucune plainte ne les vise, comme l’a rappelé la direction, les parents estiment que leur maintien au sein de l’école pourrait entraver la libération de la parole des élèves.

Par Qods Chabâa
Le 26/09/2025 à 19h42