Lors d’une opération sécuritaire menée aux abords de Casablanca, la gendarmerie royale a mis la main sur un réseau de trafiquants de stupéfiants. Au cours des interrogatoires, ceux-ci ont fait des révélations troublantes sur les méthodes de coupe de la cocaïne, délibérément falsifiée avec des produits dangereux.
L’un des barons interpellés a décrit un processus élaboré et cynique: il mélange une importante quantité de farine à de l’eau de Javel, fait chauffer la mixture, puis la sèche intégralement avant de l’incorporer à la cocaïne. «Ce procédé, motivé par l’appât d’un gain substantiel et la volonté d’augmenter les volumes, permet de tromper la clientèle, notamment aisée», explique Al Akhbar de ce vendredi 19 décembre.
Les consommateurs sont induits en erreur par un saignement nasal, effet que peut également provoquer ce mélange toxique et qu’ils associent, à tort, à une cocaïne pure et concentrée. Ainsi, cette drogue frelatée est vendue au prix fort, avoisinant les 1 000 dirhams le gramme.
Les enquêteurs ont établi que l’ajout d’eau de Javel, composée d’agents chimiques mortels, pouvait entraîner des accidents vasculaires cérébraux, des crises cardiaques, voire des cancers. D’autres trafiquants ont avoué recourir à des mélanges encore plus variés et nocifs: certains incorporent à la cocaïne des médicaments psychotropes destinés au traitement de troubles mentaux.
«Un autre dealer a confessé utiliser couramment du plâtre, dont la couleur blanche passe inaperçue, ainsi que des analgésiques et divers produits chimiques», note Al Akhbar. Tous ont reconnu la dangerosité extrême de ces compositions. Cependant, la perspective de profits rapides les aveugle, les poussant à commercialiser ces «recettes explosives» au prix de la cocaïne pure, au mépris total de la santé et de la vie des usagers.








