Le substitut du procureur du roi et la présidente de la cellule d’aide aux femmes victimes de violence ont entendu la plaignante. Selon Al Khabar, dans son édition du jeudi 8 janvier, la jeune fille a déclaré à la police qu'elle était, le 23 décembre vers 19h30, dans le parking des grands taxis, près du marché de gros à Salé. Le conseiller Abdelmajid Mhachi, du Rassemblement national des indépendants (RNI), président de la Commission de l’Intérieur à la Chambre des conseillers et président du Conseil provincial de Kénitra, s’est arrêté à bord de sa voiture Audi de couleur bleue, lui a demandé sa destination et lui a proposé de la déposer. La plaignante, dont les propos sont rapportés par le quotidien arabophone, déclare: «J’ai accédé à sa demande puisque sa façon de parler et son apparence inspiraient confiance. Surtout que j’avais trop attendu un taxi. Je suis donc montée dans sa voiture». Et de poursuivren dans sa déposition dont Al Khabar dit posséder une copie: «Durant le trajet, j’ai remarqué qu’il se dirigeait vers la forêt de Bouknadel. Lorsque je lui ai demandé pourquoi il déviait du chemin, il m’a répondu que le moteur de la voiture chauffait et qu’il fallait s’en assurer. Lorsque nous nous sommes arrêtés, ses gestes sont devenus étranges. Il a commencé à me faire des avances, me proposant des sommes d’argent pour satisfaire son plaisir. J’ai refusé. Mais, voyant qu’il ne pouvait obtenir quoique ce soit de moi, il m’a fait descendre de force de la voiture et m’a laissée dans la forêt en proie au danger».
La plaignante prétend avoir identifié Abdelmajid Mhachi d’après la carte de parlementaire que celui-ci lui avait montrée. mais celui-ci récuse toutes ces accusations. «Je ne suis au courant de rien. Je ne me suis arrêté pour aucune fille. C’est vrai que j’ai une Audi bleue. Qu’elle porte plainte», déclare-t-il à Al Khabar. Et de justifier les accusations portées à son encontre: «Peut-être quelqu’un l’a-t-il poussée à agir de la sorte pour régler ses comptes avec moi. Ou bien elle se trompe ou bien elle me confond avec une personne qui aurait usurpé mon identité».
En somme, une histoire digne d’un polar et dont, vu les affaires de mauvais goût s’accumulant dans le royaume, on se serait bien passé.