Le Golfe de Guinée, qui longe quelque 17 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, est connu pour être la zone la plus dangereuse d’Afrique après les côtes somaliennes, particulièrement au niveau des eaux nigérianes. Des pirates, armés et circulant à bord de zodiacs ultra rapides, y mènent chaque année quelque 50 attaques contre les navires y transitant, les délestant de leur cargaison et prenant certains navigateurs en otages pour exiger le paiement de rançons.
C’est dans ce traquenard qu’est tombé le navire «OYA 1», battant pavillon panaméen et appartenant à la société congolaise Ocean Express, le 31 juillet dernier. A son bord, deux officiers marocains de la marine marchande, Ahmed Janane et Abdelkader Benhala, kidnappés avec trois autres personnes par les pirates nigérians.
Ce qui est sûr, c’est que l’un des officiers marocains a été libéré ce dimanche 20 août, selon des informations rapportées par le quotidien Assabah du mardi 22 août. Le journal précise que c’est la famille d’Ahmed Janane qui a annoncé son imminent retour au Maroc, en assurant qu’il avait été effectivement libéré par ses ravisseurs. Aucune précision, par contre, sur l’autre Marocain, lui aussi officier de la marine marchande, kidnappé en même temps que lui.
Il va falloir attendre la reprise du travail, ce mardi, pour espérer de plus amples informations de la part du gouvernement marocain, qui s’est engagé depuis le 3 août dernier à tenir l’opinion publique informée de tout nouveau développement dans l’affaire des deux Marocains enlevés, affaire qu’il dit suivre de près.
Assabah précise que c’est Mustapha Janane, le frère d’Ahmed Janane (50 ans), qui aurait informé les anciens collègues de ce dernier à Marsa Maroc (société gestion des ports), leur annonçant avoir «passé une étape très difficile». «Très prochainement, mon frère sera à nouveau parmi nous au Maroc», a-t-il ajouté.
Assabah rappelle que les deux officiers marocains de la marine marchande, natifs de 1963 et 1967, tous deux lauréats de l’Institut supérieur d’études maritimes (ISEM) de Casablanca, ont successivement travaillé pour de nombreux pavillons maritimes, sur contrats de plus ou moins courte durée. Après avoir travaillé pour l’Italien «Garimldi lines», ils sont, depuis seulement quelques mois, sous contrat avec une société congolaise. Assabah s’étonne d’ailleurs que la libération d’Ahmed Janane n’ait pas encore été confirmée par le site d’Ocean Express, qui reste fidèle à son mutisme depuis le piratage de son navire.