Une femme qui a subi une césarienne pour mettre au monde un petit garçon dans une clinique privée du quartier Bernoussi, à Casablanca, a perdu son enfant. Jusque-là rien d’anormal, sauf que la mort ne se produit qu’une fois, pas deux. En effet, le médecin chargé de la réanimation et de l’anesthésie a informé la mère que son enfant avait été sacrifié pour lui sauver la vie. Pourtant, les deux époux sont tombés des nues quand ils ont découvert que leur bébé était bel et bien vivant. Le comble: il a été retrouvé dans un évier où se fait la vaisselle de la clinique.
Pure coïncidenceAl Massae, qui révèle cet énième scandale des cliniques privées, a rencontré la mère du nourrisson. Cette dernière raconte que son mari a insisté pour faire ses adieux à son enfant mort-né. Mais il se heurtera au staff médical qui ne cessera de lui demander d’attendre. L’époux demandera alors à une femme de ménage si elle savait où se trouvait son bébé décédé. Et c’est cette femme qui lui apprendra que l’enfant était enveloppé dans un drap et reposait sur un évier de la clinique. Mais, quand le père retrouva son fils et voudra l’embrasser, il réalisera avec stupeur que l’enfant respirait toujours. Croyant avoir la berlue, il appellera ses proches pour lui confirmer qu’il ne rêvait pas. Son bébé était vivant.
Une deuxième mortSous le choc, le père de l’enfant exigea des réponses qui ne vinrent pas tout de suite. Le staff et l’administration de la clinique étaient en état d’alerte. La confusion qui a régné après cette découverte a obligé le médecin qui a supervisé l’opération à s’expliquer. Ce dernier confiera aux parents que leur fils était mort sur le plan cérébral, que sa respiration était très lente et qu’il serait paraplégique. Aucun document ou rapport ne leur sera livré. Devant la colère et l’insistance de la famille, le nourrisson fut admis en réanimation pour être placé sous respirateur artificiel. Il mourra un peu plus de 24 heures plus tard. Le staff médical affirmera à la famille avoir tout tenté pour le sauver, mais cela ne l’a pas convaincue. Les deux époux sont décidés à aller devant les juges réclamer des comptes après cette négligence manifeste.Il y a quelques jours, le ministre de la Santé déplorait les décès des mères et des nouveau-nés dans les établissements publics. Force est de constater qu’ils ne détiennent pas le monopole de la négligence. Dans le privé, certaines familles paient les yeux de la tête pour se voir traitées comme des moins que rien.