Vendredi, lors d’une manifestation devant le consulat d’Algérie à Casablanca, un manifestant a réussi à se hisser sur le toit du consulat pour s’emparer du drapeau algérien et l’arracher sous les applaudissements de la foule venue protester. Un acte grave qui ne sera pas pour rétablir les relations entre le Maroc et l’Algérie. Cet acte, grave en soi, intervient de plus au moment d’une crise diplomatique profonde entre les deux pays.
Le Maroc a en effet décidé de rappeler, mercredi, son ambassadeur à Alger pour manifester son mécontentement devant la "multiplication des actes de provocations et d'hostilités de l'Algérie à l'égard du royaume, notamment s'agissant du différend régional au sujet du Sahara marocain", a indiqué en effet un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, ajoutant que "le message adressé, le 28 octobre, par le président algérien à une réunion, à Abuja, d'une nébuleuse hostile au Maroc illustre cette volonté délibérée d'escalade et confirme cette démarche de blocage et de maintien du statu quo". Alors que même communiqué soulignait "la volonté sincère du Maroc d'instaurer des relations de fraternité, de coopération et de bon voisinage avec l'Algérie, afin de favoriser l'intégration maghrébine et de relever les défis multiples auxquels fait face la région", il est évident que cette agression qui a porté sur l’emblème d’un pays est un acte qui ne peut se targuer d’être un acte citoyen, quoi que puissent en dire ces manifestants qui se sont rassemblés devant le consulat d’Algérie en brandissant des portraits du roi Mohammed VI et des drapeaux du Maroc.
Le manifestant responsable de la violation du drapeau algérien, qu’il a d’ailleurs ensuite voulu détruire avec des manifestants en présence, a été arrêté par la police. Son acte aura cependant eu le regrettable effet d’envenimer la polémique entre l’Algérie et le Maroc. Qui sont ces furieux qui se revendiquent de "la jeunesse royaliste" et qui prétendent faire la loi comme ils l’entendent, s’autoproclamant gardiens de la morale et de l’identité marocaine, bafouée aussi par ce geste ? Ce n’est pas la première fois que des membres de ce "mouvement" agissent avec violence dans les rues et il devient urgent de leur faire comprendre qu’ils ne sont le porte-parole de personne et certainement pas du roi, et que leurs actes sont des actes répréhensibles et justiciables, dont l’inconscience n’a d’égal que la violence.