Un juge écope de prison avec sursis

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Revue de presseKiosque360. Deux ans après l'éclatement de son affaire, le juge Najib El Bekkach a été condamné à deux années de prison avec sursis. Le magistrat de Tanger était poursuivi pour avoir perçu un pot-de-vin de 250.000 DH.

Le 29/10/2014 à 00h19

Le rideau est finalement tombé sur l'affaire El Bekkach, ce magistrat de Tanger accusé d'avoir perçu un pot-de-vin de 250.000 DH. Mais, malgré ce verdict, l'affaire continue à nourrir une grande polémique sur les colonnes de la presse nationale de ce mercredi 29 octobre. Sur la Une d'Al Ahdath Al Maghribiya, on peut lire que le magistrat de Tanger a été condamné, lundi, à deux ans de prison avec sursis par la chambre chargée des crimes financiers près la cour d'appel de Rabat. Le juge en question a été déclaré coupable, écrit Al Ahdath, pour avoir demandé et obtenu un pot-de-vin suite à un service rendu à un justiciable dans le cadre de l'exercice de ses fonctions. Le magistrat a également été condamné à restituer le montant perçu, soit 250.000 DH. Al Ahdath conclut son article par un retour sur les détails de cette affaire et sur la façon dont Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des libertés, avait personnellement supervisé l'arrestation de Najib El Bekkach par la Brigade nationale de la police judiciaire. Au moment des faits, la BNPJ, en coordination avec la victime, un investisseur tunisien, avait tendu un piège au magistrat pour l'arrêter en flagrant délit.

La version de la défense

Al Massae donne la parole à l'avocat du juge. Me Habib Hajji, célèbre avocat du Nord, qualifie le verdict rendu contre son client de "deuil pour la justice" vu qu'il avait, auparavant, demandé l'ajournement du procès jusqu'à la fin du mandat du gouvernement Benkirane. Al Massae décrit aussi les signes de stupeur sur le visage de Najib El Bekkach au moment de l'annonce de la sentence. A voix basse, il aurait dit qu'il était la victime d'un scénario bien ficelé. Soit, comme le dit son avocat, d'un scénario destiné à l'achever professionnellement. Et juste avant les délibérations, écrit le journal, l'avocat avait produit devant la cour des documents attestant que le plaignant était de nationalité marocaine et non tunisienne et qu'il lui est déjà arrivé de se jouer des services d'Etat civil de plusieurs pays.

"El Bekkach accuse le PJD de faire pression sur la justice", peut-on encore lire sur la Une du quotidien Al Akhbar. Les sources citées par ce journal affirment que "le verdict n'avait rien de surprenant puisque des leaders du PJD avaient cloué le juge au pilori bien avant le début de son procès". Al Akhbar rappelle enfin un de ses précédents entretiens avec le juge en question, entretien où ce dernier affirmait que l'accusation de corruption portée contre lui par des ministres "islamistes" faisait partie d'un complot pour le détruire. Assabah rappelle que Mustapha Ramid avait demandé une expertise au moment où Najib El Bekkach avait fourni un certificat médical pour ne pas assister au conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature devant statuer sur son cas. Maintenant, après le verdict, la polémique ne fait qu'enfler de plus belle.

Par Fatima Moho
Le 29/10/2014 à 00h19