A Taroudant, l'affaire est sur toutes les langues. Les sept victimes de ce fait-divers sont âgées de 8 à 10 ans. Elles ont eu la malchance de tomber dans la mauvaise classe, avec le mauvais enseignant. Un jour, elles se confient en toute spontanéité à leurs familles respectives par rapport à des gestes, des attouchements qu’elles subissent de la part de leur instituteur. Innocentes et non conscientes de la gravité de ce qui leur arrivent, ces jeunes filles devaient penser qu'il s'agissait d'un jeu, relate Al Akhbar dans sa livraison du 23 octobre. Le prévenu, exerçant dans le groupe scolaire Al Mamoun, aux environs de Oulad Tayma dans la région de Taroudant, a été accusé de harcèlement sexuel de la part des familles de sept de ses élèves, scolarisées en première et deuxième année de primaire. Les parents, qui ont porté l'affaire devant le tribunal de première instance à Taroudant en mars dernier, ont finalement obtenu un jugement contre ce prédateur sexuel, prononcé par la cour d'appel d'Agadir, qui l'a condamné à un an de prison ferme. Le coupable, père d'un enfant, continue à nier les chefs d'accusation malgré sa condamnation. Il dit être victime d'un complot arrangé par des femmes du douar, jalouses, qui lui en voudraient après son mariage avec une de ses anciennes élèves. Une association pour la protection des droits des enfants s'est portée partie civile durant ce procès. La recrudescence des abus sexuels sur des mineurs au Maroc suscite de vives inquiétudes de la part des activistes dans le domaine de la protection de l'enfance, qui multiplient les campagnes nationales de prévention, et essayent de médiatiser les faits-divers afin de briser le tabou qui entoure ce phénomène.
Par Asmaa El Kezit
Le 24/10/2014 à 07h50
