Après plusieurs audiences marathoniennes consacrées essentiellement aux requêtes des avocats, le procès relatif à un trafic international de drogue a repris lundi 14 mai. Le principal accusé, supposé être un narcotrafiquant de grande envergure, a impliqué dans cette affaire plusieurs policiers, douaniers et autres hauts cadres de l’administration. La confrontation entre les mis en cause risque d’être très animée, surtout lorsqu’on sait que celle qui a opposé le baron de la drogue au chauffeur du camion où ont été saisies des tonnes de Chira, a été on ne peut plus violente.
C’est ce que rapporte le quotidien Al Akhbar qui, dans son édition du mercredi 16 mai, relate que le principal accusé, M.B., est considéré comme «la boite noire» de ce trafic. C’est lui qui a comparu le premier, lundi dernier, devant le tribunal. Mais il a surpris tout le monde quand il a nié tout ce qu’on lui reprochait, arguant du fait qu’il avait été contraint de signer un PV dans lequel il reconnaît être mêlé à cette affaire. Il a poursuivi en déclarant qu’il dirigeait une grande société de transport possédant des camions frigorifiques et des bateaux qui transportent des légumes et des poissons vers l’Espagne.
Lire aussi : Trafic de drogue. Nador: arrestation de 10 personnes pour des liens présumés avec un réseau criminel
Questionné sur un client qui s’est avéré être un trafiquant de drogue notoire, recherché par Interpol, le mis en cause a répondu qu'il lui louait ses bateaux et ses camions sans jamais connaître ses véritables activités. Il a aussi rejeté l’accusation selon laquelle il aurait corrompu l’ex-chef de la sûreté d’Inzegane et a déclaré qu’il ne l’avait rencontré qu’une seule fois, sous la supervision du procureur du roi d’Agadir, suite à une plainte. Il a, en outre, nié être le propriétaire du pistolet trouvé dans sa voiture au moment de son arrestation à Tanger.
Lire aussi : Tinghir: la DGSN démantèle un réseau criminel actif dans le trafic de drogue et de stupéfiants
Vu l'attitude de l'accusé, le président de la cour lui a rappelé ses aveux devant la police et le juge d’instruction. Le juge lui a fait savoir que son trafic de drogue remontait à 2001 et avait duré jusqu’à 2015, avec le transport de plusieurs tonnes de Chira en provenance du nord et de sud du Maroc et à destination de l’Espagne. Ses clients, dont il a cité certains noms, sont, a ajouté le président de la Cour, de gros trafiquants connus à l’échelle internationale qui se sont servis de ses bateaux frigorifiques et bateaux pour transporter de grosses quantités de Chira.