Abdelaziz Nouidi, avocat, universitaire et ancien président de l’association Nadala, a refusé la Légion d’honneur, cette distinction prestigieuse décernée par l’Hexagone étant à présent associée, pour ce militant marocain des droits de l’Homme, à un pays dont le président est allé jusqu’à exprimer "la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza" à un moment où Israël massacre la population civile palestinienne. Dans son communiqué daté du 8 juillet, François Hollande ajoute même qu’il "appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces".
Nouidi a ainsi expliqué, dans une lettre à Charles Fries, ambassadeur de France au Maroc, qu’il ne saurait accepter la Légion d’honneur dans de telles circonstances, dénonçant, outre l’appui du président français à Netanyahu, l’interdiction à Paris de la manifestation de soutien à Gaza. L’avocat marocain mettra surtout l’accent, dans sa missive, sur les crimes contre l’humanité -tels que les définit la charte des Nations unies pour les droits de l’Homme- dont est coupable Israël. Des crimes dont les responsables doivent être jugés devant le Tribunal pénal international. En assurant Israël de son soutien, la France soutient la violation des principes de la charte et de la Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre. Le refus de cette Légion d’honneur aura ainsi été l’occasion, pour Abdelaziz Nouidi, de pointer une prise de position qui jette le discrédit sur la République française et les valeurs qu’elle prétend porter sur la scène internationale.