Trafic de drogue: Le chef d’un gang louait une ferme auprès du ministère de l’Intérieur

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Revue de presseKiosque360. Le tribunal de première instance de Marrakech tentait de déterminer l’origine d’une ferme agricole détenue par le principal accusé dans une affaire de trafic de cocaïne. Selon le chef du réseau, c’est le ministère de l’Intérieur qui la lui aurait louée.

Le 17/07/2015 à 00h17

La déclaration a fait l’effet d’une bombe. La ferme, étalée sur plus de 1.000 hectares et détenue par le principal suspect dans une affaire de réseau de trafic de cocaïne, à Marrakech, est tout simplement louée au ministère de l’Intérieur. C’est ce que révèle le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum dans son numéro du week-end. Connu sous le surnom de «Rotterdam», l’accusé a affirmé que ladite ferme ne lui appartenait pas et que le terrain, situé dans la région d’Outat Lhaj, appartenait aux domaines de «Soulalia».

Pire, la demande de location déposée par Ahmed C., dit «Rotterdam», avait été accompagnée de ses vraies pièces d’identité, et non des faux documents que l’accusé avait notamment utilisés pour quitter le sol hollandais. Comment alors un accusé, sous mandat d’arrêt national et international, a-t-il pu louer un bien relevant du ministère de l’Intérieur sans être inquiété ni soumis à une quelconque enquête, se demande Akhbar Al yaoum.

La défense précise que la demande déposée par l’accusée a été acceptée suite à une enquête administrative menée par les autorités locales et provinciales. Les services centraux du ministère de l’Intérieur n’ont, eux non plus, émis aucune réserve à ce propos, souligne le quotidien. Suite à cette déclaration, le tribunal de première instance de Marrakech n’a eu d’autre choix que d’ajourner la séance, reportée à mercredi prochain, rapporte le quotidien.

Le principal accusé et trois de ses présumé complices accusent, par ailleurs, la police judiciaire de les avoir torturés en les privant de nourriture, de sommeil et d’accès aux toilettes pendant quatre jours, pour leur arracher des aveux. Une tentative de diversion, d’après le parquet général.

D’origine marocaine, Ahmed C. est aussi porteur de la nationalité hollandaise mais a dû rentrer au pays après que la justice hollandaise l’a condamné à huit ans de prison ferme. Les faux documents présentés contre lui dans cette affaire appartiendraient, selon la défense, à une autre personne, soit un certain Abderrahmane K., autre MRE installé en Hollande. Ce dernier aurait fait falsifier son passeport en y faisant apposer une photo de l’accusé. Le passeport aurait été trafiqué par un faussaire contre la somme de 10.000 euros auxquels se sont ajoutés 2.000 euros de commission versés à une marocaine qui a joué le rôle d’intermédiaire dans cette affaire.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 17/07/2015 à 00h17