Les deux quotidiens, qui évoquent cette affaire en Une de leurs éditions respectives de ce mardi 14 octobre (Al Massae et Al Akhbar), apportent deux versions très différentes l'une de l'autre. Le premier journal parle d'un enlèvement qui allait être suivi d'un viol, puis d'un assassinat. Quant à Al Akhbar, il évoque la piste d'un désir de vengeance sur un enfant pour une histoire de règlement de comptes avec son père.Selon Al Massae, le gamin a été enlevé dimanche 12 octobre par un gardien de voitures et son complice. Les deux individus, comme en témoigne le frère de la victime, auraient eu l'intention de violer l'enfant avant de le tuer et l'enterrer dans un trou qu'ils auraient déjà creusé à cette fin. Mais, malgré les affres de la torture qu'il a subie, l'enfant aurait trompé la vigilance de ses ravisseurs pour sauter d'une fenêtre du deuxième étage de cet immeuble en construction à Sidi Moumen. Un quartier où habite sa famille par ailleurs.
Vengeance meurtrièreAl Akhbar, qui cite des sources officielles, nous livre une version nettement différente. Selon le journal, il s'agit d'un seul individu qui aurait agi avec un acharnement inouï par esprit de vengeance, ayant toujours eu des différends avec le père de la victime. Le jour du drame, l'enfant jouait avec un bout de zinc sur le chantier de l'immeuble en construction. Pour le rappeler à l'ordre, de manière radicale, et se venger en même temps de son père, le présumé criminel, un sexagénaire chef d'une famille nombreuse, a séquestré l'adolescent. Mais ce n'est pas tout : il lui aurait ligoté les pieds et les mains et l'aurait réduit au silence à l'aide d'un bout de ruban adhésif avant de commencer une inénarrable séance de torture. Aux enquêteurs, il aurait avoué qu'il avait l'intention de lui fracasser le crâne à l'aide d'un marteau. Il serait d'ailleurs passé à l'acte, mais, sous l'effet de ses atroces souffrances, la victime a réussi à se faufiler tout près d'une fenêtre et à se balancer dans le vide. Un passant l'a retrouvé plus tard dans un état lamentable. L'enfant a été admis aux urgences d'un hôpital public avant de finir dans une clinique privée de Casablanca. Entre temps, les enquêteurs avaient réussi à collecter assez d'indices pour identifier et arrêter son présumé bourreau. D'ailleurs, le lendemain de son forfait, soit le lundi 13 octobre, il a été déféré devant le Procureur général du Roi près la Cour d'appel de Casablanca.