Fatima Rahat. Pour grand nombre de Marocains, le nom de cette septuagénaire, originaire de Tiznit, est complètement inconnu. Pourtant, c’est un symbole de persévérance dans la quête du savoir, malgré son âge avancé. Enrobée dans sa «melhfa» traditionnelle, Fatima quittait, il y a quelques jours, la salle d’examen normalisé de la sixième année d’un pas assuré et le sentiment d’avoir réussi un miracle.
Pourtant, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 24 et 25 juin, elle était sur le point de réussir son examen et d’obtenir le certificat de fin d’études primaires. Un rêve d’enfance, souligne le quotidien. Un rêve auquel elle n’a jamais renoncé, puisque d’après le quotidien, malgré son âge avancé, elle a décidé de prendre le chemin de l’école, pour finir par décrocher son certificat en 2023 en se présentant en tant que candidate libre.
En évoquant son exploit devant le micro de la MAP, cette mère de sept enfants et grand-mère de 14 petits-enfants, aujourd’hui âgée de 74 ans, ne cache pas sa fierté. Son histoire commence il y a douze ans. Un jour, elle décide de s’inscrire aux cours d’alphabétisation, dans le cadre du programme national de lutte contre l’analphabétisme. Elle se rend donc dans les locaux d’une association spécialisée qui fait partie de ce programme. Depuis, elle n’a raté aucune séance, veillant à concilier son envie d’apprendre avec ses engagements familiaux. A l’époque, elle n’avait jamais songé se présenter dans un centre d’examen pour tenter de décrocher son certificat d’études.
Cela d’autant que, il faut le souligner, cela relève du parcours du combattant pour une femme issue de régions amazighophones. Bref, Fatima Rahat, qui au début espérait juste apprendre à lire, écrire et compter, a pu faire montre de suffisamment de courage pour aller au-delà et poursuivre son apprentissage jusqu’à pouvoir se présenter aux examens de fin d’études primaires.
D’ailleurs, ce sont ses proches qui sont parvenus à la convaincre de passer l’examen même si elle a bien préparé les examens, et que ses enfants étaient là pour l’aider. Aujourd’hui, elle compte passer à l’étape suivante, se mettre sérieusement à la langue de Molière, tout en poursuivant ses études secondaires. Elle a déjà tenté d’apprendre le français, assure-t-elle, mais elle trouve encore des difficultés avec l’alphabet et les lettres qu’elle n’arrive pas à bien prononcer.