Tirs de projectiles à Es-Semara: Sidi Yahia El Gharb pleure le jeune martyr Hamza Jeafri

Hamza Jeafri, jeune martyr abattu par les terroristes du Polisario.

Le 30/10/2023 à 15h55

VidéoToute la ville de Sidi Yahia El Gharb, à 30 km à l’est de Kénitra, a vécu avec tristesse la mort du jeune Hamza Jeafri, abattu dans la nuit de samedi à dimanche à Es-Semara par des projectiles lancés par les terroristes du Polisario.

Les habitants du quartier Al Ouahda s’étaient regroupés près du domicile de la famille du jeune homme tué par un projectile des séparatistes alors qu’il se trouvait, samedi vers 23h30, sur le toit d’un petit immeuble de trois étages à Es-Semara. Il était en visite chez sa tante qu’il n’avait pas vue depuis cinq ans.

Au domicile de la famille éplorée, les visiteurs avaient tous les larmes aux yeux. Les témoignages étaient unanimes, ne disant que du bien de la victime emportée par la mort dans la fleur de l’âge. Âgé de 23 ans, Hamza Jeafri était employé dans un restaurant de Bordeaux, en France, et s’apprêtait à se marier au Maroc. Mais le destin a voulu qu’il «meure en martyr pour sa patrie», a affirmé son père, Mohamed, dans une déclaration pour Le360.

Alors que sa dépouille était ce lundi en route pour Sidi Yahia El Gharb, pour les funérailles et l’enterrement, son frère Badr, l’aîné de quatre garçons, ne cessait de sangloter en déclarant qu’il a perdu un «frère généreux, aimable et sérieux dans son travail». «Il vivait à Bordeaux sous le même toit que notre frère Youssef, 25 ans. C’était lui qui prenait en charge ce dernier à la recherche d’un emploi», a-t-il précisé, avant de présenter à l’équipe dépêchée par Le360 leur mère, Rachida.

La tristesse se lisait sur le visage de celle-ci, choquée par les circonstances de l’assassinat de son fils. «Le projectile l’a touché de plein fouet. Il avait le bras séparé du corps», a-t-elle précisé, les larmes aux yeux. Et d’ajouter qu’un jeune garçon a été blessé après avoir reçu sur le visage des éclats du projectile. Assis à côté d’elle, celui-ci a montré les blessures sur son visage.

Mohamed Jeafri, le père, a, en outre, remercié les autorités de Laâyoune et d’Es-Semara pour leur aide, exprimant «la détermination de tous les Marocains à défendre par tous les moyens l’intégrité territoriale du Royaume».

L’enterrement de la jeune victime est prévu ce lundi 30 octobre après la prière d’Al Asr.

Dans un communiqué, publié hier dimanche dans la nuit, le front Polisario a revendiqué une opération militaire ciblant les secteurs du Mahbès, Es-Semara et Farsia, faisant état «de lourdes pertes dans les positions et tranchées ennemies». Selon la même source, ces attaques ont occasionné «de grandes pertes» dans les secteurs précités.

Rappelons que les quatre déflagrations qui ont secoué la ville d’Es-Semara, dans la nuit de samedi à dimanche, ont également fait trois blessés, dont deux dans un état grave, selon un bilan recueilli auprès des autorités locales. Les blessés graves ont reçu les premiers secours avant d’être acheminés vers l’hôpital à Laâyoune, tandis que le troisième a regagné son domicile après avoir reçu les premiers soins sur place.

Le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laâyoune a annoncé, dans un communiqué, que la police judiciaire compétente a été chargée de mener une enquête judiciaire. Le parquet affirme avoir confié à l’équipe d’enquête la réalisation des expertises techniques et balistiques nécessaires afin d’identifier l’origine et la nature des projectiles.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 30/10/2023 à 15h55