Tifinagh dans les billets de banque: le mouvement amazigh revient à la charge

Siège de Bank Al Maghrib.

Revue de presseL’Assemblée mondiale amazighe vient d’adresser une lettre au wali de Bank Al-Maghrib lui demandant de se conformer à la Constitution et à la loi organique relative à l’officialisation de l’amazighe. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 06/08/2023 à 21h42, mis à jour le 06/08/2023 à 21h43

C’est un débat qui ne date pas d’hier. La question de l’intégration du tifinagh dans les billets de banque a été soulevée, il y a quelques années au sein même du Parlement, lors du vote de la nouvelle loi portant statut du Bank Al-Maghrib.

Pour mettre fin à la polémique il a été décidé de surseoir à l’inscription des écritures imprimées ou gravées sur les billets de banque ou sur les pièces de monnaie en tifinagh jusqu’à l’adoption de la loi relative à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe.

C’est justement cet argument que reprend aujourd’hui l’Assemblée mondiale amazighe qui vient de saisir le wali de Bank Al-Maghrib sur le sujet. L’association appelle à l’intégration de la langue amazighe à travers la graphie tifinagh, dans les données portées sur les pièces et les billets de banque, rapporte le quotidien Assabah dans son numéro du lundi 7 août.

Selon Rachid Raha, président de l’Assemblée, cet argument que le gouvernement avait mis en avant en 2019 n’a plus lieu d’être. La loi organique relative à l’officialisation de l’amazighe a été promulguée et le refus de Bank Al-Maghrib d’intégrer cette langue dans les billets de banque et les pièces de monnaie met l’institution en situation d’infraction à la fois à la Constitution et à la loi organique.

Le président de l’AMA a saisi la double occasion de l’émission par Bank Al-Maghrib d’une pièce commémorative en argent de 250 dirhams, en commémoration du 24e anniversaire de de l’accession au Trône du Roi Mohammed VI et la désignation par le Chef du gouvernement, dans la note de cadrage du PLF24, du 14 janvier comme jour de l’An amazighe férié, chômé et payé, pour revenir sur ce sujet.

Dans sa missive adressée au wali de Bank Al-Maghrib, Rachid Raha accusé de dernier de «négligence» et l’interpelle pour son «exclusion totale de la langue amazighe, qui est considérée comme une langue officielle de l’État, à côté de la langue arabe, selon la Constitution marocaine du 1er juillet 2011».

Dans son article 22, la loi organique 26.16 fixant le processus de la mise en œuvre du caractère officiel de l’amazighe stipule: «sont insérés en langue amazighe, à côté de la langue arabe, les mentions portées sur les pièces de monnaie et billets de banque, les timbres postaux et les sceaux des administrations publiques». Sur ce point la loi est donc claire.

Aussi, le président de l’AMA appelle-t-il dans sa lettre le wali de Bank Al-Maghrib à œuvrer à l’intégration de la langue amazighe, à travers sa graphie tifinagh, dans les données portées sur les pièces et les billets de banque, d’un côté. De l’autre côté, de l’insérer dans l’ensemble de la signalétique au siège et au sein des succursales de la Banque Centrale, écriteaux, pancartes et plaques de signalisation, plus particulièrement des façades du siège à Hay Riyad et de l’ancien siège, au centre-ville de la capitale.

Par Amyne Asemlal
Le 06/08/2023 à 21h42, mis à jour le 06/08/2023 à 21h43