Un centre d’esthétique peut-il ouvrir à proximité d’une mosquée? A priori, rien ne l’interdit. Sauf qu’à Tétouan, la justice s’en mêle. Mais pour une autre raison. Cela se passe dans le quartier chic de la Wilaya où le centre de beauté et de coiffure pour femme en question jouxte carrément la mosquée Mohammed VI. Cela fait un an que cet établissement existe et reçoit régulièrement ses clientes sans aucun problème, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son numéro du week-end des 22 et 23 juillet.
Sauf que, tout récemment, une page Facebook et certains sites dits « d’information » ont commencé à propager une rumeur selon laquelle le centre est aussi fréquenté par des hommes. Là, le paisible centre de beauté est devenu l’objet d’une polémique qui a fini devant la justice. C’est la propriétaire du local qui a décidé de porter plainte pour diffamation. Les autorités locales ont décidé de rouvrir le dossier du local pour s’assurer qu’il dispose effectivement des toutes les autorisations requises pour exercer.
Le ministère des Habous a lancé sa propre enquête, l’établissement étant pratiquement collé à la mosquée. Un rapport a été élaboré et transmis à qui de droit, précise le quotidien. De son côté, la police judiciaire mandatée par le Parquet mène son enquête. Les habitants de l’immeuble d’en face ont été interrogés, les gérants des commerces dans le voisinage aussi. Tout ce monde est catégorique, l’établissement ne reçoit que des femmes. Et depuis son ouverture, personne n’a pu être témoin d’un quelconque acte contraire aux mœurs. Aucune pratique qui pourrait paraître louche n’a non plus été relevée. Cela d’autant que l’établissement n’a jamais fait l’objet d’une plainte du voisinage pour quel motif que ce soit.
Pourquoi donc toute cette histoire? Le quotidien croit savoir qu’il s’agit sans doute de manœuvres de la concurrence. La gérante du centre de beauté avait travaillé par le passé dans un établissement du même quartier, avant de s’installer à son compte en emmenant avec elle ses clientes. Cela a certainement fait des envieux et surtout des mécontents qui ont vu baisser leur chiffre d’affaires. C’est une piste, reconnaît le quotidien.
En tout cas, poursuit Al Akhbar, la police judiciaire a convoqué, vendredi, les administrateurs de la page Facebook à l’origine de toute cette polémique. La police voudrait surtout savoir pourquoi les personnes qui se cachent derrière cette page ont accusé la gérante de ce centre d’accueillir aussi bien les femmes que les hommes, connaissant l’impact d’une pareille accusation sur les habitants d’une ville comme Tétouan.