Le président de la commune urbaine, Mohamed Idaamar, a suscité une vague de railleries sur les réseaux sociaux en annonçant la vente publique de trois moutons saisis par les services communaux. Les internautes et les observateurs locaux s’étonnent de cette envie soudaine de jouer la transparence et la démocratie pour une telle futilité. Ils lui reprochent de ne pas en faire autant dans la gestion de certains dossiers, comme ceux des voitures et motos objets d’une saisie, des marchés publics et des subventions accordées à certaines associations.
Le conseiller de la majorité, Mouhcine Chabab, affirme que «le président se trompe en faisant la promotion d’une vente aussi anodine dans le but de soigner son image. Il devrait être aussi transparent dans des dossiers importants qui concernent la santé et la sécurité des citoyens comme celui de la pénurie de vaccin contre la rage. Les habitants ont dû se déplacer dans des villes lointaines pour être vaccinés contre cette maladie mortelle». Le conseiller poursuit en appelant à la régularisation des dysfonctionnements dans la gestion de la commune que la cour des comptes régionale a épinglés, notamment ceux relatifs à la fourrière municipale.
Selon une source avertie, cette juridiction a signalé aux responsables que la commune ne peut procéder à la vente, la location ou le don des biens d’autrui sans fondement ou décision juridique. La commune n’a le droit d’organiser une vente aux enchères que dans le cas où il s’agit de biens considérés comme de la ferraille lui appartenant. Autrement, les responsables doivent entreprendre une recherche administrative en coordination avec le centre d’immatriculation des voitures, la police et les autorités locales. Cette procédure permet d’identifier les propriétaires de biens saisis pour leur ordonner le paiement de leurs dus ou le cas échéant de recourir à la justice.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 4 mars, que la gestion de la fourrière municipale est tout aussi aléatoire. Les responsables déclarent les voitures saisies «inaptes à la circulation» sans qu’elle ne soient soumises à aucune visite technique. Ce qui ouvre la voie à la spéculation et aux abus au cours d’enchères qui sont adjugées à des prix inférieurs à leur valeur réelle. Il faut rappeler que le président de la commune de Tétouan ne cesse de répéter que sa gestion des affaires publiques se fait selon les lois en vigueur. Or, les rapports de la cour des comptes régionale ont révélé de multiples dysfonctionnements, notamment dans les opérations de vente aux enchères des saisies entreposées dans la fourrière municipale.