Un 11 Septembre bis au Maghreb est-il dans les tuyaux? Les services américains sont affirmatifs et le font savoir. Dans un message d’alerte, rapporté par le quotidien Assabah, dans son édition du mardi 12 août, sur la base de documents de la CIA, des avions civils libyens tombés aux mains des terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique et des Ansar Charia auraient été piégés et pourraient être utilisés contre des édifices névralgiques et des sites stratégiques au Maroc, en Tunisie et en Algérie. Ce message, tombé à la veille du 13e anniversaire des attentats ayant visé les tours jumelles de New York, le 11 septembre 2001, a mis les autorités des trois pays maghrébins en état d’alerte maximale, rapporte le quotidien arabophone, en spécifiant que les ministères de la Défense de la Tunisie et de l’Algérie, limitrophes de la Libye, auraient déjà installé des missiles de défense anti-aérienne, en prévision d’attaques terroristes potentielles à l’avion piégé.
La Tunisie, qui partage avec la Libye des frontières longues de 450 kilomètres, aurait procédé au rappel d’officiers et sous-officiers partis à la retraite il y a cinq ans, en perspective d’une mobilisation grandeur nature pour faire face à d’éventuelles attaques terroristes. Idem pour l’Algérie, laquelle a mobilisé 11 contingents relevant de la défense anti-aérienne, ainsi que des batteries de missiles sol-air utilisant un système de guidage infrarouge, qui ont été installés sur des sites extrêmement sensibles, relève Assabah, expliquant que ce déploiement a été fait sur la base d’une étude effectuée conjointement entre Alger et Tunis. Dans la foulée de cette "guerre préventive", les autorités des deux pays voisins ont procédé à la fermeture de l’espace aérien emprunté par les avions civils libyens, révèle le même support, mettant cette initiative sur le compte également d’un manque de visibilité se rapportant à l’état chaotique dans lequel se trouve l’aéroport de Tripoli, théâtre de violents affrontements entre milices rivales armées.
Le Maroc se mobilise
Tout comme la Tunisie et l’Algérie, de même le Maroc aura élevé au plus haut point son état d’alerte. Les départs en congé des sécuritaires auront été modifiés à la lumière de la mise en garde américaine, relève Assabah en précisant que, à la différence de la Tunisie et de l’Algérie -pays, rappelons-le, limitrophes de la Libye- l’état d’alerte n’a pas atteint le niveau militaire. Une réalité confirmée par les documents américains, qui précisent : Les régions limitrophes avec la Libye -devenues le QG des groupes terroristes- pourraient être le fer de lance de "l’émirat islamique" que ces derniers s’apprêteraient à proclamer incessamment, après avoir fait main basse sur des sites stratégiques situés de part et d’autre. "Ces groupes terroristes pourraient profiter de la pression que connaissent, à l’occasion des vacances estivales, les postes frontaliers, pour infiltrer leurs éléments et venir grossir les rangs des cellules terroristes dormantes éparpillées ici et là au Maghreb", rapporte le quotidien, sur la base des mêmes documents.
En rapport avec le même danger, le quotidien Al Massae dévoile "le démantèlement, à la prison de Meknès, d’une cellule d’obédience salafiste qui serait liée à l’Etat islamique, Daach". "Une équipe anti-terroriste s’est rendue à la prison Toulal, à Meknès, d’où elle a évacué un groupe salafiste vers une destination inconnue", dévoile le quotidien, se basant sur des documents secrets du renseignement marocain, selon lesquels les suspects auraient tissé, via Internet, des relations étroites avec l’organisation d’Abou Bakr Al Baghdadi, laquelle a déjà exprimé son vœu diabolique !- d’étendre son "Etat" jusqu’aux rivages du Maghreb.