Taxis contre VTC: une tension qui ne faiblit pas

Des taxis à Casablanca.

Revue de presseAlors que le secteur vit déjà sur le rythme des tensions entre les chauffeurs de taxis et ceux des VTC, la volonté annoncée du ministre de tutelle de régulariser certains transporteurs clandestins a mis le feu aux poudres. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 28/01/2025 à 19h13

Le secteur du transport de personnes connaît une tension croissante, qui a atteint un niveau jamais vu jusqu’ici, dans un secteur aussi névralgique dans le Royaume.

Dans la plupart des villes marocaines, on continue d’enregistrer des affrontements violents entre les chauffeurs de taxis, grands ou petits, et les opérateurs du transport non structuré, incluant des modes de transport clandestins, des moyens de transport via des applications intelligentes, ainsi que des tricycles pourvus d’un moteur.

Dans plusieurs des cas, ces affrontements se transforment en agressions, mettant en danger la vie des chauffeurs, ainsi que des citoyens.

Bien entendu, cette situation a aussi une incidence sur la réputation touristique du Royaume, et ce à la veille de grands événements internationaux s’apprêtant à être organisés.

Selon Assabah de ce mercredi 29 janvier, cette situation «devient de plus en plus problématique», et des «tensions, mais aussi l’inquiétude, se sont intensifiées ces derniers temps avec l’aggravation du phénomène du transport clandestin et l’augmentation de la popularité des moyens de transport via des applications, qui ont investi le secteur du transport public et imposé leur présence, en offrant des services à des prix compétitifs».

Cette situation a cours, explique le quotidien, «en l’absence d’une véritable volonté politique des autorités, qui restent sourdes aux appels des professionnels, et des chauffeurs de taxis, notamment».

Pour Assabah, «plusieurs voix se sont à maintes reprises élevées pour demander l’élaboration d’un nouveau cadre réglementaire garantissant les droits de toutes les parties, au lieu de laisser le secteur dans une impasse entre le marteau des crises, et l’enclume de décisions controversées».

À ce jour, «rien n’est fait dans ce sens», déplore le quotidien, qui relate «la récente position de Abdessamad Qaiouh, ministre du Transport et de la logistique, qui a fait enfler la tension».

Le ministre a en effet annoncé son intention de «régulariser le transport clandestin, en le transformant en un secteur structuré et en accordant aux opérateurs de ce domaine des autorisations pour exploiter les services de transport mixte dans les régions où ils exercent, afin de répondre aux besoins des citoyens en matière de déplacement».

Cette proposition du ministre, annoncée début janvier, a été à l’origine d’un débat intense, et de l’exposition «d’avis divergents entre opposition et majorité», détaille le quotidien.

Pour Assabah, «un grand nombre d’opérateurs de transport clandestin ont salué cette initiative, la considérant comme une solution équitable pour une large frange de chauffeurs ‘non réglementés’, qui constituent une partie essentielle du système des transports routiers collectifs de personnes, et qui travaillent dans des conditions précaires».

Ces opérateurs estiment que cette «nouvelle orientation du ministère vise à combler les déficits considérables en moyens de transport public, notamment dans les zones rurales et les régions où les infrastructures routières sont fragiles».

Le quotidien relaie par ailleurs le fait qu’en revanche, «des syndicats professionnels du secteur du transport collectif de personnes ont fortement critiqué cette orientation, qui va à l’encontre des intérêts d’un secteur qui, selon eux, est déjà en crise, à cause des pertes financières importantes subies, justement à cause de la prolifération des transporteurs clandestins».

Ils affirment que cette proposition ne fera qu’«aggraver leur situation professionnelle et sociale, les menant à une faillite totale».

Selon le secrétaire régional du bureau syndical des chauffeurs de taxis à Tanger, affilié à l’Union marocaine du travail (UMT), «l’annonce de la nouvelle orientation du ministère chargé du secteur confirme que les responsables n’ont pas de politique sectorielle claire dans les services de transports de personnes, et manquent d’une réelle volonté de structurer le secteur et de le sortir de ses problèmes actuels, qui ne correspondent pas aux aspirations d’un Maroc moderne».

Et d’ajouter que, de son avis, le ministère actuel aborde les problématiques de ce secteur avec une vision unilatérale, précisant que plusieurs réunions se sont tenues avec le ministère, pour discuter de cette problématique.

Jusqu’ici, il n’a jamais été question de «régulariser» l’activité des transporteurs clandestins, a-t-il affirmé.

Par Fayza Senhaji
Le 28/01/2025 à 19h13

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