Lieu mythique de la capitale du Boughaz, de par son architecture et ses immenses jardins, la villa Harris doit son nom à son premier propriétaire, le journaliste Walter Burton Harris. Ce correspondant du Times londonien a vécu à Tanger de 1887 à 1922, y laissant cette belle bâtisse qui sera plus tard gérée par le Club Med, jusqu’en 1992, avant de devenir un lieu squatté par les SDF.
Selon le quotidien Al Akhbar du mardi 2 juin, des voix se sont élevées récemment, dans le milieu associatif et culturel, pour exiger des autorités de la ville l’arrêt de certains travaux «louches» que des milieux «privés» initient actuellement autour de cette villa. Ces derniers auraient profité du confinement, et donc des regards indiscrets, pour tenter d'accaparer une partie du vaste jardin qui dépend de la Villa Harris.
Al Akhbar rappelle que les autorités avaient lancé, en 2015, des travaux sur une partie de cet espace, longtemps aux prises avec le délabrement, pour en sortir avec un beau jardin public, alors qu’un projet de musée avait été proposé pour être érigé sur le reste de l'assiette foncière de ce patrimoine historique de la ville. Or, c’est justement cet espace qui est train d’être aménagé en catimini, probablement par des promoteurs immobiliers, dont on ne sait pas encore s’ils disposent ou non d’une autorisation légale en la matière.
En attendant, le milieu associatif de Tanger se mobilise afin non seulement de sauver la villa Harris et ses dépendances, mais aussi pour exiger des autorités de lancer un programme de réfection complet, de conservation et de valorisation de ce patrimoine architectural, au même titre d’ailleurs que les autres sites historiques du Boughaz, comme Kalaat Khader Ghailan ou les environs du lac El Mellah.