Le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, s’est exprimé, lors de son passage au Forum de la MAP, mercredi 15 février 2023, sur les problématiques relatives à la gestion de l’eau au Maroc, notamment le problème de la surexploitation des ressources hydriques par des cultures consommatrices d’eau.
A ce sujet, il a précisé qu’une commission conjointe a été créée, comprenant, en plus de son département, les ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur. Son objectif: revoir la stratégie Génération Green «pour qu’elle prenne en considération le potentiel hydrique de chacune des régions marocaines».
Plusieurs décisions ont déjà été prises par cette commission, notamment l’arrêt des subventions aux producteurs d’avocats, d’agrumes et de pastèques, afin de «préserver la nappe phréatique étant donné que ces cultures sont consommatrices d’eau», a fait savoir le ministre, ajoutant qu’il a aussi été décidé d’arrêter la production des pastèques à Tata et à Guelmim, et de réduire de 10 à 1,5 hectare la superficie des terrains agricoles consacrés à la culture de ce fruit à Zagora.
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Baraka s’est, par ailleurs, dit opposé à l’interdiction formelle de ces types de cultures: «Il faut faire prévaloir la logique de réglementation et de contrôle au lieu de celle de l’interdiction formelle de ces cultures. Si les ressources hydriques d’une région permettent la culture de l’avocat, par exemple, on ne l’interdira pas.»
Il est par contre important de disposer, au niveau de ces terrains agricoles, de compteurs d’eau pour évaluer l’impact de ces cultures sur la nappe phréatique, a poursuivi Baraka, pour qui «l’essentiel dans cette nouvelle vision du ministère est de parvenir à rationaliser la consommation des ressources hydriques et à préserver la nappe phréatique du pays».
Dans le même ordre d’idées, le ministre a annoncé que son département est sur le point d’établir une cartographie des ressources hydriques au Maroc avec pour objectif de «déterminer la nature des cultures à adopter, et celles à interdire au niveau de chaque région du pays».
Ainsi, «la logique générale d’interdiction des cultures est à bannir en faveur d’une approche territoriale qui prend en considération la nature de la culture, son besoin en eau et la disponibilité de l’eau dans la région», a insisté Baraka, précisant que l’objectif de son département est d’«améliorer les revenus des agriculteurs tout en préservant la nappe phréatique».