Sous l’Atlas, là où les montagnes majestueuses côtoient les vastes étendues de la région de Lalla Takerkoust, une crise silencieuse, mais ô combien préoccupante, se profile à l’horizon! Le barrage Lalla Takerkoust, autrefois un symbole d’abondance et de prospérité pour ses habitants, est aujourd’hui confronté à une situation alarmante. Les eaux qui, jadis, coulaient à flots et alimentaient la vie, charriant en même temps la vitalité de la région, semblent s’être évaporées définitivement sous les yeux inquiets des riverains.
«La situation actuelle est vraiment préoccupante», confie un habitant de la région, reflétant le sentiment général face à la baisse dramatique du taux de remplissage du barrage. «Une sécheresse persistante sévit depuis de nombreuses années, se traduisant par une diminution constante des réserves d’eau, ce qui compromet sérieusement la capacité des agriculteurs à irriguer leurs terres de manière adéquate», déplore-t-il.
Un autre riverain exprime son inquiétude: «C’est effrayant de constater à quel point le barrage s’est vidé. Le manque de pluie est évident, et on dirait que chaque année, les épisodes de sécheresse deviennent de plus en plus fréquents. Nous sommes tous conscients des conséquences que cela a sur notre région.»
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Les habitants se souviennent avec nostalgie des jours où les terres aux alentours de cet ouvrage hydraulique étaient fertiles, soutenant une diversité de cultures. «Les terres étaient verdoyantes, les récoltes abondantes», se rappelle un ancien fermier. Face à cette crise hydrique, l’espoir demeure le dernier refuge des habitants de Lalla Takerkoust. «Tout ce que nous pouvons faire, c’est espérer que la pluie tombe bientôt», témoigne un autre riverain.
Le barrage Lalla Takerkoust, situé à environ 35 kilomètres au sud-ouest de Marrakech, et érigé sur l’oued N’fis, un affluent de l’oued Tensift, qui prend sa source dans la chaîne du Haut Atlas, a été construit entre 1929 et 1935. Il est dédié à l’alimentation en eau potable, à l’irrigation et à la production d’énergie électrique. Avec un taux de remplissage dérisoire de seulement 26,66%, au 20 janvier 2024, le contraste entre le volume actuel de 14,21 millions de mètres cubes et son volume normal de 53,29 millions de mètres cubes est saisissant.