La méthadone, utilisée dans le traitement de la dépendance à l’héroïne, s’ajoute à la liste des nombreux médicaments en rupture de stock ou en pénurie. L’alerte est donnée par le quotidien Assabah, dans son édition du mercredi 12 mars.
La méthadone est utilisée pour traiter l’addiction à cette drogue dure, mais elle sert également à soulager les douleurs modérées à sévères, notamment celles qui suivent des interventions chirurgicales ou celles causées par des maladies chroniques comme le cancer.
«Avant la rupture de stock de la méthadone, le ministère de la Santé et de la Protection sociale –au lieu de le remplacer– a pris plusieurs mesures, notamment celles mentionnées dans une circulaire ministérielle imposant une réduction progressive et méthodique des doses de méthadone pour tous les patients, y compris les personnes vivant avec le VIH/SIDA, les patients atteints d’hépatite virale B et C, ainsi que les malades de la tuberculose et du cancer», écrit-on.
En effet, la méthadone appartient à la famille des opioïdes, qui ont des propriétés analgésiques.
De leur côté, des associations œuvrant dans le domaine du soutien aux patients insistent sur le fait que la réduction des doses de méthadone doit suivre des protocoles établis au niveau national et international.
Elles avertissent que cette réduction risque d’entraîner de graves complications médicales, augmentant ainsi le taux de rechute et de retour à la consommation de drogues chez les personnes dépendantes.
«Le secteur de la santé traverse également une crise aiguë due à la disparition du potassium injectable du marché. Ce médicament est essentiel pour traiter des affections médicales critiques, telles que l’hypokaliémie (baisse du taux de potassium dans le sang) et les troubles de l’équilibre électrolytique. Avec la hausse de la demande en urgence, notamment dans les services de soins intensifs et de réanimation, le personnel médical rencontre de grandes difficultés pour s’en procurer, mettant ainsi en danger la vie de nombreux patients», écrit-on encore.
La méthadone et le potassium s’ajoutent à la liste des médicaments en pénurie ou totalement absents, comme certains traitements contre le diabète, l’hypertension, la tuberculose, ainsi que des médicaments pour des maladies chroniques qui disparaissent de temps à autre du marché.
Cela concerne notamment des traitements contre l’épilepsie, les troubles de la thyroïde, certains types de cancers, la tuberculose et certaines maladies mentales et psychiatriques.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Ryad Mezzour, avait indiqué lors d’une réunion de la Commission des secteurs productifs à la Chambre des représentants que le Royaume avait connu, l’année dernière, une pénurie de 30 types de médicaments.
Ce nombre a toutefois baissé à 6 médicaments seulement cette année, ce qui représente une amélioration relative.
Cependant, cela ne masque pas les défis profonds auxquels fait face le système pharmaceutique du Royaume.
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