Rahma, trentenaire, est une femme originaire de Sidi Slimane. Depuis quelques années, elle s’est établie à Tanger, où elle a trouvé une opportunité professionnelle dans l’industrie automobile. L’envie de fonder une famille la pousse à se marier avec le propriétaire d’une poissonnerie, selon le quotidien arabophone Al Akhbar dans son édition du weekend. Dès les premiers mois, Rahma, qui espérait que son union soit heureuse, est désagréablement surprise par le comportement agressif de son époux. La violence quotidienne à laquelle elle est soumise la pousse à demander le divorce. Convaincue qu’aucune vie commune n’est possible, elle quitte le foyer conjugal pour celui de ses parents à Sidi Slimane. Mais l’époux arrive à la convaincre de revenir. Elle a eu tort de le croire. En regagnant la demeure conjugale à Tanger, Rahma était loin d’imaginer que le pire l’attendait.
Jeudi dernier à 21h, son mari rentre en compagnie d’un homme. Et lui dit qu’il a « ramené son ami afin de se venger d’elle suite à sa demande de divorce ». Pétrifiée, Rahma n’en croit pas ses oreilles. Celui-ci, aveuglé par son envie de se venger, l’attache avec une corde et la conduit au salon. En la menaçant avec un grand couteau, il commence à boire de l’alcool à grandes gorgées avec son ami devant elle, en consommant de la cocaïne. En pénurie de drogue, le mari envoie son ami s’approvisionner. Isolée et dénudée, Rahma subit les pires tortures durant son absence. D’abord frappée sans ménagement, elle est violée par son mari à plusieurs reprises. Une fois son ami revenu, l’accusé l’exhorte d’avoir une relation sexuelle avec elle, en lui expliquant qu’il s’agit de sa maîtresse, à qui il a voulu donner une leçon. Son ami refuse d’obtempérer. Il couvre d’un drap le corps sanglant de Rahma et se retire, la laissant avec son bourreau.
L’époux pousse le sadisme jusqu’à lui faire prendre une douche à l’acide, de la tête aux pieds. Rahma essaie de s’enfuir depuis le balcon. Elle tombe du quatrième étage. Le reste, la victime ne s’en souvient plus. Elle reste quatre jours dans le coma. Plusieurs fractures et blessures profondes ont été relevées sur son corps. La police a interpellé le prévenu.A l'heure où la ministre de la Famille et de la Femme lance une campagne contre la violence conjugale avec un slogan choc, ce crime abject vient rappeler que certains maris fous peuvent s'avérer bien plus que des lâches, des "Chmayet", mais de vrais criminels. "Wash te9bel tkoun chmata?", cet époux a prouvé qu'il pouvait être dénué de toute humanité, de toute dignité.