Un chantage aux images et vidéos compromettantes, impliquant diverses personnalités issues de trois continents différents: c’est «l’activité» à laquelle s’est livré un individu de Oued Zem, une localité de la province de Khouribga.
Selon des éléments de la Brigade de la police judiciaire de Oued Zem, qui viennent de procéder à son arrestation, l’homme serait l’un des plus dangereux cybercriminels de cette «spécialité».
Assabah de ce mercredi 18 octobre 2023 annonce que des agents de la Police judiciaire viennent de livrer au Parquet de Oued Zem cet individu, un jeune homme accusé de multiples sextorsions.
Avant son arrestation, les enquêteurs avaient découvert qu’il avait bénéficié d’au moins 141 transferts d’argent, des sommes qu’il exigeait aux victimes de ses chantages, en contrepartie de sa non-divulgation de contenus sexuels compromettants.
Selon le quotidien, cet homme, encore jeune, ciblait principalement des célébrités. Les victimes de ces chantages sont au total issues d’une vingtaine de pays, dont deux footballeurs qui évoluent dans un club au Qatar, Al Wakra.
Des sources proches de l’enquête ont révélé que le Parquet a sollicité la coopération d’organismes bancaires, ainsi que d’agences de transfert de fonds, dans le contexte de l’enquête préliminaire liée à cette affaire.
Selon ces mêmes sources, une première opération dont a bénéficié cet individu remonte au 2 décembre 2017.
Entre cette date, et le 26 juin 2020, date à laquelle a été identifiée la dernière opération l’incriminant, ce sont, en tout, 141 opérations de transfert d’argent, portant sur plusieurs dizaines de milliers de dirhams, qui lui ont été adressées.
L’analyse de ces transferts a également permis de remarquer que les victimes de cet individu vivent aux Emirats arabes unis, en Arabie saoudite, au Qatar, au Koweït, dans le Sultanat d’Oman, ainsi que dans d’autres pays du Moyen-Orient.
Parmi les victimes de cet individu, des personnes qui vivent dans des pays d’Amérique du Nord et d’Europe, de même que des résidents au Maroc.
De sources proches de l’enquête, la majorité de ces personnes sont des célébrités évoluant dans divers clubs de football, dans le show-biz, voire sont de hauts fonctionnaires ou même des dignitaires religieux.
C’est d’ailleurs ce dernier fait qui a amené Assabah à expliquer que cet individu, qui s’était entouré de complices, choisissait soigneusement l’identité des personnes qu’il souhaitait faire chanter. Il s’imaginait sans doute par là que leur rang, ou leur importance dans la société où ils vivent, les empêcherait de porter plainte, étant donné le risque que leur identité ne soit médiatiquement divulguée.
L’enquête diligentée a d’ores et déjà permis d’identifier les principales victimes, et rares sont celles qui ont porté plainte auprès des autorités de leur pays.
Selon Assabah, l’individu arrêté et son principal complice créaient des comptes sur différents réseaux sociaux, pourvus de photographies de femmes au physique avantageux et au nom à laisser rêveur.
Il leur suffisait ensuite de harponner leurs victimes, préalablement déjà identifiées, puis de solliciter un retour de leur part, après qu’ils leur aient envoyé des images et des contenus à caractère pornographique ou indécent.
Leur forfait accompli, après avoir obtenu des images ou des contenus compromettants pour leurs victimes, ces individus pouvaient ensuite tranquillement les menacer de rendre tout cela public, s’ils ne recevaient pas, pour se taire, la somme exigée.