On croyait l’affaire presque close après les poursuites engagées contre 5 professeurs. Mais le scandale du sexe contre bonnes notes, à l’Université Hassan 1er de Settat, n’est pas définitivement clos. Les services casablancais de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) viennent d’entamer, dans leur enquête, une nouvelle phase visant principalement des dysfonctionnements éventuels en marge du scandale sexuel. C’est Al Akhbar qui rapporte l’information dans son édition du lundi 6 décembre. La publication rappelle d’abord que 5 professeurs sont actuellement poursuivis dans le cadre de la première phase de cette enquête. Trois d’entre eux sont en état d’arrestation et deux en liberté provisoire. Ils doivent répondre des accusations de chantage sexuel et traite d’êtres humains. Désormais, l’enquête se concentre sur des dossiers liés à des notes fabriquées, des dysfonctionnements dans des dossiers de recrutement, ainsi qu'à certaines opérations de sélection des candidats.
D’après le quotidien, les dossiers examinés aujourd’hui par les enquêteurs de la BNPJ ont été dénoncés, en marge de la première enquête, par des enseigants qui avaient saisi la directrice de l’université à ce sujet pour révéler des fraudes, voire des falsifications dans des écrits officiels. Sauf que ces accusations sont restées dans les tiroirs, sans qu’aucune enquête n'ait été ouverte. Elles ont néanmoins coûté sa place au doyen de la faculté de droit et d’économie et ont braqué les feux des projecteurs sur la présidente de l’université. Cette dernière, comme le souligne Al Akhbar, avait déjà été pointée du doigt dans un rapport de l’inspection générale du ministère de tutelle, où il lui était reproché d’avoir négligé la dénonciation par un professeur de l’attribution d’un master à une étudiante, sans respect des dispositions réglementaires en vigueur.
La même source évoque aussi le cas du relevé de notes d’un étudiant qui avait également été dénoncé auprès de la direction de l’université. Ce dossier pourrait également être concerné par l’enquête de la BNPJ. L'un des professeurs avait, en effet, fait part de son étonnement face à des notes attribuées à un étudiant qui ne semblait pas les mériter. Pire encore, son relevé de notes avait été signé par l'un des responsables de l’université qui n’était pas habilité à prendre une telle initiative. Or, au lieu d'être sanctionné, il a été promu juste après cette affaire.
Autant dire que l'affaire en question du sexe contre bonnes notes à l’université de Settat n’a pas encore livré tous ses secrets. Au fil de cette deuxième phase de l’enquête de la BNPJ, nul doute sue l'on découvrira des dysfonctionnements encore plus importants.