Nous sommes l’humanité une et indivisible. Tracassée, lumineuse, sombre, joyeuse puis foudroyée. Nous sommes vulnérables. Tous.
Si vulnérables et si prompts à l’oublier, détournés de notre vulnérabilité commune par des différences visibles de condition, de statuts, par les bonheurs et les drames qui gratifient les uns et détruisent les autres.
Depuis deux jours, nous, au Maroc, nous sommes sidérés. Le coeur en sang pour ceux que nous sommes par ailleurs si enclins à oublier. Les nôtres. Le sel de notre terre. Ceux qui sont dignes dans leurs villages, leurs montagnes et leurs plaines, ceux qui sont l’âme de ce Maroc que nous aimons décrire à ceux qui n’y sont pas nés, n’y ont pas vécu…
Ce tremblement de terre est une tragédie et nous le sentons tous jusque dans nos os, ceux-là même qui sont épargnés sont désemparés, solidaires, désireux de partager ce qu’ils ont et d’aider autant qu’ils le peuvent.
Cet élan, cette conscience, issus de ce sentiment puissant de communauté et d’appartenance, faisons ensemble en sorte qu’ils ne s’éteignent pas une fois le temps des égoïsmes individuels revenu.
Œuvrons toujours, quoi que nous fassions, avec au coeur cette certitude fondamentale: nul ne peut être heureux et comblé seul, c’est ensemble que nous devons y aspirer, avec le souci de la sécurité et de la dignité de tous les Marocains.
Je prie de tout mon cœur pour ceux qui ne sont plus, je remercie ceux qui, au plus près, travaillent pour secourir et consoler, et j’espère que nous serons durablement vigilants, solidaires et actifs pour l’édification d’une société qui prend soin de tous.
Yasmine Chami