Le proviseur du Lycée français Victor Hugo de Marrakech a été suspendu. Impliqué dans un scandale de harcèlement sexuel dont l'accuse une lycéenne de l'établissement qu'il dirige, Hervé Magot a été pris à partie, lors d'une manifestation de protestation, hier, dans la cour du lycée. Les élèves ont scandé en choeur: "Magot dégage".
Suite à ces évènements, et pour éviter tout débordement, la direction a décidé de sa suspension, tant pour le protéger, que pour protéger les élèves.
"Au vu des évènements survenus le mercredi 15 mai, considérant que le maintien en fonction de Monsieur Hervé Magot est incompatible avec l'intérêt du service et par souci de protection de l'agent et de la communauté éducative dans son ensemble, Monsieur Magot est suspendu de sa fonction de proviseur du Lycée", indique un communiqué du Service de coopération et d'action culturelle (SCAC), relevant de l'ambassade de France à Rabat.
L'affaire a éclaté quand une lycéenne a envoyé un e-mail à une association de parents d'élèves. Dans ce courrier, la jeune fille rapporte le harcèlement qu'elle, et d'autres camarades, auraient été victimes de la part d'Hervé Magot.
La jeune fille avait décidé de rompre le silence. Dans ce long message, largement partagé sur les réseaux sociaux, elle avait fait état de "mains baladeuses", d'"allusions sexuelles", et de "questions déplacées".
En réaction à ces graves accusations, l'Union des conseils des parents d'élèves du lycée Victor Hugo a mené une enquête, et rapporte que le proviseur nie les faits.
"A l’heure actuelle, il est impossible d’annoncer si les faits sont réels. On ne sait pas si une plainte est déposée [des deux parties, Ndlr] et donc à ce stade, c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre [harcèlement ou diffamation, Ndlr]. Le Proviseur dément toutes les accusations", peut-on lire dans un communiqué publié sur la page Facebook de cette association des parents d'élèves de l'établissement.
L'UCPE demande en conséquence aux élèves de reprendre le chemin des classes.
"A travers les différents messages qui circulent, et pour apaiser le climat et laisser la place et le temps au dialogue, nous demandons donc aux élèves de reprendre leurs cours et d’éviter tout dérapage et débordement qui nuisent à la crédibilité de leur action. Nous attendons donc les résultats de ces discussions et nous suivons de près l’évolution de ce sujet".
Interrogée par Le360, une source de l'UCPE a confirmé la décision de suspension du proviseur, et a précisé que "le conseiller culturel de l'ambassade de France à Rabat, se déplacera demain, vendredi 17 mai, à Marrakech dans le but de rencontrer des élèves du lycée, ainsi que des représentants des associations de parents d'élèves et des enseignants, pour éclaircir et régler cette affaire".
Ce jeudi 16 mai, les élèves auraient repris leurs cours, selon une source de l'UCPE. Contactés par Le360, les services de presse de l'ambassade de France au Maroc n'ont toujours pas apporté de version officielle, à l'heure où nous mettions en ligne.