Bien que son aménagement ait nécessité la mobilisation d’un important budget de plus de 330 millions de dirhams, les dysfonctionnements qui ont été relevés à Souk Essalihine de Salé sont nombreux, ce qui a mis plusieurs responsables dans un grand embarras.
Une enquête menée par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) sur cette affaire a finalement conduit à la prise d’une série de sanctions, et celles-ci pleuvent actuellement sur les responsables qui avaient été impliqués dans la conduite de ce projet.
Assabah de ce mercredi 8 mai 2024 annonce ainsi que, suite aux conclusions de cette enquête de la BNPJ, la cheffe du service de l’urbanisme de la préfecture de Salé vient d’être relevée de ses fonctions.
Cette fonctionnaire a été mise à la disposition des services de la préfecture de Tinghir, sans qu’aucune mission ne lui ait été assignée, ce qui est de fait une sanction prise à son encontre.
Ses ennuis ne se sont pas arrêtés là, et Assabah explique que cette fonctionnaire a aussi dû subir une «descente», menée par les membres d’une commission dépêchée par les autorités locales, dans une ferme lui appartenant à Sidi Chafi, près de Salé.
Dans cette ferme, cette fonctionnaire aurait, selon le quotidien, «édifié un véritable petit palace», et les membres de cette commission doivent à présent examiner si les normes urbanistiques en vigueur ont été, ou non, appliquées à cette construction.
D’après Assabah, ce qu’a commis cette fonctionnaire a été à l’origine d’une cabale montée contre le gouverneur de la préfecture de Salé, dont il se dit qu’il n’est plus autorisé à signer des décisions, cette mission ayant été confiée au secrétaire général.
Des interlocuteurs interrogés par Assabah évoquent le fait que le ministère de l’Intérieur lui recherche activement un remplaçant.
Le gouverneur de la préfecture de Salé pourrait même quitter son poste dès la prochaine annonce de nouvelles nominations dans les différentes administrations territoriales.
En fait, le nombre important de dysfonctionnements qui ont été constatés à Souk Essalihine sont amplement suffisants pour expliquer l’irritation des hauts responsables du ministère de l’Intérieur, d’où les sanctions qui sont actuellement entreprises dans cette administration territoriale.
Une dizaine de commerçants avaient d’ailleurs déjà protesté à propos, dénonçant leurs exclusions injustifiées de la liste des bénéficiaires des locaux de ce nouveau marché.
Autre sujet de colère envers les fonctionnaires de la préfecture de Salé, en plus de ces dysfonctionnements constatés à Souk Essalihine: la prolifération de constructions anarchiques, dans certains endroits à proximité de ce marché.
Pourtant, Salé est tout aussi concernée que la capitale par la vision «Rabat, Ville lumière, capitale marocaine de la culture», et ce genre d’anomalies n’en est certainement pas digne.