Le "revenge porn", ou "vengeance pornographique", fait des ravages. Née aux Etats-Unis, cette pratique qui consiste à se venger de son ex en publiant d’elle des photos où elle apparaît dénudée, est devenue un inquiétant phénomène de société qui a débordé les frontières. Comme on l’aura compris, la grande majorité des adeptes de cette pratique est masculine. Des hommes qui donc, après une rupture qu’ils ne parviennent pas à accepter, sombrent dans une haine assez violente pour aller jusqu’à compromettre leur ancienne compagne sur des réseaux sociaux, des sites de rencontre, des sites pornographiques, ou même directement auprès de sa famille.
Un fonds de commerce qui inquiète le FBI
Des sites spécialisés dans le "Revenge porn" ont même été créés, aux Etats-Unis, par des personnes qui ont vu là un moyen de se remplir les poches. L’un d’entre eux, un dénommé Kevin Bollaert, encourageait ainsi, nous apprend The Daily Dot, les revanchards maladifs à lui livrer les photos de leurs ex tout en proposant à ces dernières, sur un site parallèle, de les éliminer moyennant 300 à 500 dollars. Quant au tristement célèbre Hunter Moore ou "l'homme le plus détesté d'internet", à l’origine du site "revenge porn", il a été jusqu’à se mettre dans la ligne de mire du FBI qui l’accuse d’avoir piraté des ordinateurs privés pour trouver les photos de ses victimes.
Un phénomène qui prend de l’ampleur
Le phénomène prend une ampleur inquiétante et se répand en Europe, notamment en France où il fait beaucoup de bruit ces derniers temps. Ainsi, le 3 avril, à Metz, un homme de 35 ans a écopé d'un an de prison pour avoir publié des photos de son ex sur le net. Une affaire grave qui a touché une enseignante dont les élèves ont vu les photos sur le net, avant même qu’elle ne soit au courant.
Des atteintes à la dignité et à la vie privée qui font des ravages sur le psychisme et le quotidien des victimes, leur vie familiale et professionnelle. Une jeune fille de 17 ans s’est même donné la mort, au Brésil, après avoir subi cette pratique que les différents Etats tentent de mettre aujourd’hui sous le coup de la loi. Une campagne a été lancée suite à cette tragédie, avec le soutien du grand footballeur Romario. Les Etats-Unis ont ainsi promulgué des lois pour lutter contre ce nouveau phénomène de société qu’il s’agissait de pénaliser au plus vite. Ainsi, pour exemple, le fameux Kevin Bollaert a été condamné à 400.000 dollars de dommages et intérêts pour pornographie infantile après s’en être pris à une mineure. Un phénomène impitoyable, qui frappe aveuglément des jeunes filles et des femmes qui n’ont péché que par trop de confiance mais qui, dorénavant, sera surveillé par la justice.




