Le secteur de l’enseignement privé est sous le feu des projecteurs. En effet, le projet de loi-cadre sur l’enseignement, présenté dernièrement par le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani, mettra le secteur privé face à un défi. Un délai de six ans lui a été accordé en vue d’assurer son indépendance par rapport au public en termes d’enseignants et de personnel administratif.
En plus de cette clause, un cahier des charges devra être mis à jour et remis au ministère de tutelle afin qu’il puisse suivre et contrôler la qualité des services en rapport avec les frais déboursés par les parents. Selon le quotidien Akhbar Al Youm, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 13 et 14 janvier, ces mesures susciteront des polémiques. La déclaration des gains facilitera le calcul du montant de l’imposition, ce qui laisse présager la discorde à laquelle fait allusion la publication.
Le secteur a toujours tiré profit de l’anarchie qui régnait dans le public, en recourant aux services des enseignants sans aucune prise en charge sociale. De même, en matière de formation continue, le secteur privé n’a pas fait les investissements nécessaires qui lui permettraient d’assurer son autonomie dans un délai de six ans. Autant dire que la prise d’indépendance vis-à-vis du secteur public ne sera pas aisément négociée par les patrons des établissements privés, qui prennent en charge environ 15% de l’effectif total des élèves à l’échelle nationale. Un taux qui s’élève à 30% sur l’axe Casablanca-Kénitra.