Les habitants du bidonville Bouih, à Aïn Sebaâ, ont vivement dénoncé ce qu’ils considèrent comme des «manœuvres douteuses» dans le cadre du projet immobilier censé les reloger avant la démolition de leurs habitations précaires. Une manifestation a éclaté sur les lieux, nécessitant l’intervention des forces de l’ordre pour rétablir la circulation, perturbée à proximité d’un axe routier majeur, rapporte Al Akhbar du mardi 19 août. Initialement, les résidents s’étaient vu promettre des appartements situés boulevard Abdelkader Sahraoui.
Cependant, les autorités ont finalement réorienté le projet vers la zone de «Chichane», près de Lahraouiyine, une décision qui a suscité l’indignation. Après avoir visité des logements témoins, les bénéficiaires ont refusé catégoriquement les appartements qui leur étaient attribués, invoquant leur inadaptation aux besoins familiaux, notamment en raison de la taille réduite des logements par rapport au nombre de membres dans chaque foyer. Les contestataires affirment avoir collaboré de bonne foi pour assurer le succès de l’opération, y compris en participant au tirage au sort organisé pour l’attribution des logements.
Pourtant, la qualité déplorable des appartements proposés a provoqué un tollé général. Selon eux, ces logements ne respectent pas les normes minimales de salubrité et seraient, de ce fait, inhabitables. «Face à cette situation, les habitants menacent de réclamer le retour à leurs terrains si les autorités ne respectent pas leurs engagements», souligne Al Akhbar. Ils exigent également des garanties concrètes avant tout déplacement, notamment une indemnité pour logement temporaire, un calendrier précis de relogement, une transparence dans la gestion du projet et une attention particulière pour les familles monoparentales.
Depuis des mois, à travers des sit-in répétés, ils appellent les pouvoirs publics à adopter une approche plus humaine, tenant compte de leur précarité, plutôt que de les contraindre à errer dans des solutions d’hébergement précaires. Ces promesses, maintes fois répétées, notamment lors des campagnes électorales, tardent, une fois de plus, à se concrétiser.








