Le portail du ministère de l’Equipement et de la logistique fait l’objet, actuellement, d’un engouement sans précédent. Non pas que les visiteurs le trouvent forcément ludique, mais parce que nombre d’automobilistes flashés pour contraventions routières par des radars fixes tremblent à l’idée d’aller directement en prison.
Le quotidien Al Massae, à l’origine de cette panique causée par un article paru dans son édition de mardi dernier, revient sur les suites de l’affaire des «contraventions signalées par les radars fixes». Dans sa livraison de ce jeudi 8 février, le quotidien, qui avait révélé plusieurs cas d’emprisonnement de contrevenants au code de la route, écrit à nouveau que des milliers de citoyens ont pris contact avec le ministère de l’Equipement et de la logistique durant ces deux derniers jours.
Ils voulaient se renseigner sur les infractions routières qui leur ont été notifiées et la manière dont les radars de contrôle de vitesse ont pu les prendre à défaut à leur insu, alors que ces radars devaient être visibles ou signalés par un panneau. Mais, plutôt que de protester, ils se sont surtout enquis de la manière d’apurer leur situation litigeuse. Tous les demandeurs d’informations ont été priés par le département de Abdelkader Amara de se rabattre sur son application Android, téléchargeable sur smartphone et tablettes.
Sur cette application, se trouvent en effet toutes les infractions relevées par les radars fixes (et invisibles), ce qui explique qu’elle ait été téléchargée à grande échelle en moins de 48 heures.
De son côté la présidence du Parquet général, dirigée par Mohamed Abdennabaoui, procureur général du Roi près la Cour de cassation, a tenté de rassurer les automobilistes quant à la contrainte par corps qui leur a été imposée pour non-paiement des amendes afférentes aux infractions routières flashées à leur insu. Al Massae précise que le Parquet a appelé les agents de l’administration concernés, sous peine de sanctions, à respecter scrupuleusement les procédures en la matière: notification de l’infraction et de l’amende à payer, fixation du délai de paiement, dernier avertissement en cas de retard… avant d’en arriver à la prison.
Le ministère de la Justice a, quant à lui, préconisé le paiement des amendes au premier poste de police ou de la gendarmerie royale, tout en demandant que toute personne emprisonnée dans ce cadre soit immédiatement libérée dès paiement de l’amende exigée.