Rabat: prison ferme pour deux fonctionnaires coupables de chantage envers un ressortissant mauritanien

Deux fonctionnaires d’un arrondissement de Rabat ont été condamnés à de la prison ferme pour corruption et chantage.. DR

Revue de presse La Chambre pénale près le tribunal de première instance de Rabat a prononcé, lundi soir, son verdict relatif à une affaire de corruption dont l’un des arrondissements de Rabat a été le théâtre. Une fonctionnaire et son collègue ont soumis un Mauritanien à un chantage en exigeant un pot-de-vin en contrepartie de la délivrance d’un document administratif. Mal leur en a pris. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 23/09/2025 à 20h27

Le 6 septembre courant, un ressortissant mauritanien résidant à Rabat s’est présenté auprès des services administratifs d’un arrondissement sis à Rabat-Agdal en vue de légaliser un document administratif. Dans son édition du mercredi 24 septembre, le quotidien arabophone Al Akhbar précise qu’à la surprise de l’usager mauritanien, habitué à légaliser des documents avec moins de dirhams l’unité, une fonctionnaire devant laquelle il s’est présenté lui a exigé des centaines de dirhams, avec la complicité de l’un de ses collègues fonctionnaires. La somme d’argent devait être versée rubis sur l’ongle, faute de quoi le document ne pourrait lui être délivré. Mal leur en a pris, puisque le Mauritanien, très au fait de la loi au Maroc, est reparti pour actionner le numéro vert direct de la Présidence du parquet général afin de signaler cette affaire de chantage et de corruption. La suite des événements s’est déroulée avec une célérité et une réactivité à couper le souffle.

La Présidence du parquet général a aussitôt donné ses instructions au parquet général près le tribunal de Rabat, qui en a informé à son tour le procureur du roi. Ce dernier a immédiatement actionné la police judiciaire qui a préparé avec le Mauritanien un piège afin d’y faire tomber les deux fonctionnaires.

Revenu à l’arrondissement avec la somme d’argent exigée en contrepartie du document à légaliser, le Mauritanien a été accompagné par des éléments de la PJ qui observaient à distance afin d’intervenir au moment opportun et d’arrêter les deux fonctionnaires en flagrant délit.

Ces deux derniers ont finalement été pris la main dans le sac, puis conduits dans les locaux de la PJ où ils ont été maintenus en garde à vue, avant que le procureur n’ordonne leur dépôt à la prison d’El Arjat.

Le 15 septembre, les deux fonctionnaires ont comparu en état d’arrestation devant la Chambre pénale du tribunal de Rabat, où ils ont été entendus par le juge. Ce lundi 23 septembre, ils ont été à nouveau appelés à la barre en vue d’entendre la sentence prise à leur encontre.

Ainsi, la femme fonctionnaire a écopé de 4 mois de prison ferme et d’une amende de 2000 dirhams, alors que son complice, lui aussi fonctionnaire dans le même arrondissement, a été condamné à 3 mois de prison ferme et à une amende de 2000 dirhams.

En plus de montrer l’égal accès des usagers marocains et étrangers aux services légalement prévus par la loi, cette affaire a eu un autre mérite non moins important. Il s’agit de l’efficacité et de la célérité avec lesquelles la Présidence du parquet général a réagi pour actionner la procédure judiciaire afférente à une dénonciation de la corruption par le biais du numéro vert.

Par La Rédaction
Le 23/09/2025 à 20h27