Rabat: la décharge d’Oum Azza fait craindre une catastrophe écologique

Opération de tri des déchets dans la décharge d'Oum Azza à Rabat. 

Opération de tri des déchets dans la décharge d'Oum Azza à Rabat.  . DR

Revue de pressePrésentée comme un modèle de gestion moderne des déchets, la décharge d’Oum Azza est aujourd’hui au cœur d’une crise environnementale et sanitaire alarmante. Des fuites de lixiviats toxiques aux émanations de fumées nocives, le site menace directement les ressources en eau, les terres agricoles et la santé des populations avoisinantes, suscitant l’exigence d’une action urgente. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Akhbar.

Le 19/11/2025 à 20h21

La décharge d’Oum Azza, située dans la périphérie de Rabat, cristallise des inquiétudes écologiques et sanitaires grandissantes. Une succession de rapports alerte sur le danger primordial que représente l’infiltration du lixiviat, ce liquide toxique issu de la décomposition des déchets, dans les nappes phréatiques.

«Cette contamination sournoise constitue une menace directe pour les champs agricoles environnants, qui dépendent de ces eaux pour l’irrigation de leurs cultures», rapporte Al Akhbar dans son édition du jeudi 20 novembre. Ironie du sort, cet ouvrage fut pourtant conçu comme un projet avant-gardiste, fondé sur une approche écologique rigoureuse. Le temps et des défaillances opérationnelles en ont fait un fardeau environnemental: les systèmes de traitement des lixiviats se sont révélés inadaptés, entraînant le débordement des bassins de rétention et une pollution insidieuse des sols.

Parallèlement, la décharge engendre un péril tout aussi aigu pour l’air. Les fumées issues de la combustion anarchique des déchets saturent l’atmosphère de quantités substantielles de gaz toxiques, affectant sévèrement la santé des riverains, en particulier les personnes vulnérables ou souffrant de pathologies chroniques. Les habitants dénoncent une quotidienneté marquée par les odeurs nauséabondes et les fumées opaques, en l’absence de toute solution tangible.

Des rapports d’associations de la société civile mettent en lumière des carences manifestes dans le contrôle technique et environnemental du site. Les responsables négligeraient le suivi régulier de l’évolution des lixiviats et de la qualité de l’air et de l’eau, pourtant stipulé dans le cahier des charges. «Ces manquements ont poussé les acteurs civils à tirer la sonnette d’alarme, considérant que la persistance de cette situation annonce une catastrophe imminente», note Al Akhbar.

Face à cette urgence, un collectif d’acteurs civils et écologistes réclame l’ouverture d’une enquête transparente pour évaluer le degré de respect des engagements pris par la société délégataire. Ils exhortent les instances de tutelle à intervenir sans délai pour circonscrire la crise, tout en plaidant pour une reconsidération profonde du modèle de gestion des déchets à l’échelle nationale.

Par Hassan Benadad
Le 19/11/2025 à 20h21