Saleté, poux, patients laissés à l'abandon. Telles sont les conditions dans lesquelles vivent aujourd’hui les patients de Bouya Omar, répartis dans différents établissements psychiatriques depuis la fermeture du centre. «Ces déclarations ont été faites lors de la conférence de presse tenue dimanche, à Casablanca, et à laquelle ont assisté les familles des patients affectés aux centres psychiatriques de Casablanca, El Jadida, Sidi Kacem, Essaouira et Safi», rapporte Assabah dans son numéro de ce lundi 29 février. Lors de ce point presse, organisé par l’association marocaines des familles des patients atteints de troubles psychiatriques, les familles des patients ont lancé un défi à Houcine El Ouardi, minitre de la Santé: Passer une heure avec ces patients pour voir dans quelles conditions ils vivent.
De son côté, Malika Ressal, présidente de l’association, affirme avoir reçu des plaintes de familles qui évoquent des cas de viols au sein de certains établissements. Certains patients ont même affirmé à leurs familles avoir été victimes de brutalité physique parce qu’ils refusaient de se laisser sexuellement abuser.«Une mère d’Oujda déclare que son fils lui a demandé de le sortir de l’hôpital à cause des viols dont sont victimes certains patients», précise le journal. La sœur d’un autre patient rapporte encore, dans une lettre adressée à la présidente de l’association, que son frère a été blessé à l'oeil en essayant de se défendre contre un autre malade qui voulait l’agresser sexuellement.
Pour la présidente de l’association, c’est la première fois que les patients évoquent ces sujets. «A Bouya Omar, ces sujets n’ont jamais été évoqués», s’étonne Malika Ressal. «La présidente s’inquiète du sort du projet de centre spécialisé pour lequel le ministère de tutelle a réservé une enveloppe de plusieurs dizaines de millions de DH, sans qu'il ne voie jamais le jour», souligne le journal.
Autre problématique soulevée par les familles, les patients sont tous regroupés au même endroit et suivent le même traitement médical, quelle que soit la maladie mentale dont ils souffrent. «C’est pourquoi les familles réclament la création d’ailes dédiées à chaque type de maladie», ajoute le quotidien. De même, ils exigent la mise à disposition des patients de ressources humaines suffisantes pour assurer des prestations correctes, comme promis par le ministre.
«Les hôpitaux se sont transformés en prisons où les conditions minimum de dignité et d’humanisme n’existent pas», rapporte Assabah. La présidente de l’association en veut pour preuve l’état d’un pilote des forces armées royales qui avait été remercié une fois tombé malade. «Alors que sa situation s’était stabilisée à Bouya Omar, elle s'aggrave aujourd’hui», conclut Ressal.