Près de deux millions de Marocains refusent la carte du RAMED

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Revue de presseKiosque360. Près de deux millions de Marocains, en situation de pauvreté ou de précarité, refusent de prendre la carte du RAMED. Ils jugent qu’elle ne sert à rien alors que pour certains c’est une cause de stigmatisation, sans plus. Les détails.

Le 03/09/2018 à 16h10

Des pauvres qui ne s’assument pas ! Cela semble surréaliste, mais cela arrive au Maroc et quand on connaît les causes, on a tendance à leur donner raison.

Selon Assabah, dans sa livraison de ce lundi 3 septembre, près de deux millions de Marocains recensés par les autorités et ayant droit à la carte du Régime d’assistance médicale (RAMED, régime destiné aux couches défavorisées) refusent de prendre ladite carte.

Selon les statistiques officielles du ministère de l’Intérieur couvrant les années 2016 et 2017, ils sont exactement au nombre de 1.456.637 bénéficiaires catégorisés comme pauvres et 546.275 classés en état de précarité à ne pas avoir retiré leurs cartes RAMED. Et ce chiffre est appelé à augmenter dans les années à venir, à en croire Assabah.

Ces presque deux millions de citoyens estiment que la carte RAMED ne leur apporte rien comme privilège, contrairement aux déclarations officielles, écrit Assabah.

Et c’est tout le contraire. La publication affirme que la carte du RAMED est plutôt devenue une source de tracas : les longues files d’attente devant les hôpitaux, des établissements qui manquent d’équipements et de ressources humaines suffisantes. Et il y a pire, souligne Assabah : les porteurs de la carte du RAMED seraient devenus la risée de la société et traînent ce document, qui les classe comme pauvres, comme un fardeau. Du coup, affirme le journal, même ceux qui en ont accusé réception refusent d’en faire usage de peur d’être montrés du doigt.

Selon des observateurs cités par Assabah, le RAMED a ainsi montré ses limites. Instauré en 2008, son objectif était de faciliter l’accès à une couverture médicale à la plus large frange de la société et cela par le biais, respectivement, des centres de santé agrées, des hôpitaux et des CHU.

Ce régime, selon le journal a été plombé par des problèmes structurels, financiers et de mauvaise gouvernance. Des dysfonctionnements relevés et admis aussi bien par le ministère de la Santé que la Cour des comptes.

Par Zineb El Ouilani
Le 03/09/2018 à 16h10