Le gouverneur de la préfecture de Nouaceur, Jalal Benhayoun, a exprimé lundi dernier de vives critiques lors d’une visite de terrain à l’embouchure de l’oued Merzeg, où sont déversées des eaux usées. Il s’en est pris fermement aux responsables de la gestion locale, ainsi qu’aux responsables de la société en charge de l’assainissement liquide, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition du mercredi 4 juin. Il les a appelés à agir rapidement pour mettre fin à ce problème environnemental qui menace la plage de l’oued Merzeg, en raison du déversement d’eaux usées dans la mer.
«Ce phénomène représente un grave danger pour l’environnement et la santé publique, empêchant la plage d’obtenir le Pavillon Bleu décerné par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, en raison du non-respect des normes de qualité des eaux de baignade et de propreté des plages de Dar Bouazza et Tamaris (province de Nouaceur)», lit-on.
La colère du représentant de l’administration territoriale s’est intensifiée après qu’il a constaté sur place l’état catastrophique des lieux, marqué par un afflux d’eaux usées dans la mer, provoquant une catastrophe écologique et une forte pollution olfactive.
La visite de Jalal Benhayoun intervient alors que l’oued Merzeg a transformé cette zone touristique en une zone polluée, recevant chaque jour des tonnes d’eaux usées en provenance de la station d’épuration de Berrechid, de la commune de Had Soualem (dotée d’une zone industrielle) et de la commune de Lakhyayta. Ces eaux atteignent Dar Bouazza, se mêlant aux eaux usées de plusieurs zones résidentielles dont les habitants ont délibérément raccordé leurs égouts au lit de l’oued Merzeg.
«Cette situation entraîne des conséquences graves pour la santé des citoyens et des déséquilibres environnementaux, comme l’ont confirmé à plusieurs reprises les rapports du Laboratoire national de l’environnement, relevant du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable», lit-on encore.
Le sujet de la pollution de l’oued Merzeg, causée par les eaux usées de la station de Berrechid et les nombreuses fosses liées aux zones résidentielles, a été soulevé à de nombreuses reprises lors des sessions successives des conseils municipaux de Dar Bouazza, ainsi que dans des réunions officielles à la préfecture, afin de déterminer les responsabilités dans la dégradation de la plage.
Les responsables ont souvent cherché à rejeter la responsabilité sur la municipalité de Berrechid, ou encore sur les communes de Soualem, Lakhyayta, et l’Agence du bassin hydraulique, considérée comme responsable de la situation actuelle de l’oued Merzeg pour ne pas avoir protégé son domaine et ses biens. Certains responsables ont même évoqué la possibilité d’un recours en justice contre la municipalité de Berrechid, à propos de la pollution du littoral causée par les eaux usées de sa station d’épuration. Mais cette initiative n’a jamais été mise en œuvre. De leur côté, les responsables des municipalités de Berrechid et Soualem ont rejeté ces accusations, les qualifiant d’infondées.




