En l’espace de quelques jours, les débats autour du projet de loi de Finances (PLF) pour l’année 2026 ont conduit deux parlementaires devant le parquet général compétent qui a ordonné l’ouverture d’enquêtes sur les polémiques suscitées par leurs déclarations.
En effet, à la suite des déclarations du député, Ahmed Touizi, président du groupe parlementaire du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à la Chambre des représentants, évoquant une prétendue farine subventionnée «mélangée à du papier moulu», le procureur général près la Cour d’appel de Rabat avait ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire pour élucider cette affaire, rappelle le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 20 novembre.
Et dernièrement, poursuit le quotidien, le même parquet général vient d’ordonner «une autre enquête judiciaire à propos des déclarations du président du groupement parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Abdellah Bouanou».
Ce dernier a ouvertement accusé, lors d’une séance plénière du Parlement, le ministère de la Santé et de la protection sociale d’avoir octroyé un marché public relatif à l’importation de certains médicaments à une entreprise créée par un autre membre du gouvernement.
«Parallèlement à l’ouverture d’une enquête confiée à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), les déclarations du député de la Lampe ont également servi d’arguments au groupe Haraki à la Chambre des représentants pour demander la création d’une commission d’enquête afin de passer au peigne fin l’ensemble des marchés publics relatifs aux médicaments», indique le quotidien.
La réplique du ministre de tutelle, Amine Tahraoui, a eu lieu mercredi, lors de la réunion de la Commission des secteurs sociaux que le gouvernement a convoquée. Dans son intervention, le ministre a apporté des éclaircissements, devant les membres de la commission des secteurs sociaux, en faisant savoir que «tous les marchés publics relatifs aux médicaments ou autres sont préalablement publiés sur le portail national de la commande publique et s’effectuent dans le cadre des lois en vigueur, en plus d’un contrôle rigoureux de tout le circuit».
En ce qui concerne, le cas du chlorure de potassium (KCl), le ministre a précisé que «ce marché avait été attribué à une entreprise locale productrice, dans le cadre d’un appel d’offres et non à une société d’importation sur la base d’une autorisation temporaire». De son côté, le directeur de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé, (AMMPS), Samir Ahid a présenté un exposé devant les membres de la même commission, détaillant la situation du KCI au Maroc.
A ce propos, il a révélé que «la demande à l’échelle nationale s’élève à deux millions d’unités, et pourrait grimper jusqu’à 2.6 millions d’unités comme ce fut le cas cette année». Mais, a-t-il fait remarquer, lorsque le stock de ce médicament a considérablement diminué, l’AMMPS a conclu des marchés publics d’importation dans le cadre de la loi 17-07, tout en promouvant la production locale.
Et, afin d’assurer le maintien du stock national, des autorisations exceptionnelles d’importation sont octroyées après examen des demandes des entreprises productrices, selon un suivi rigoureux des stocks, des besoins urgents et la garantie d’un approvisionnement régulier et suffisant des services d’urgences et de réanimation.








