Lors d’un entretien avec Le360, Me Fatima Zohra Chaoui, avocate au barreau de Casablanca et vice-présidente de l’AMDV, a confirmé la version actuelle des faits, selon laquelle un homme de 47 ans, responsable d’une association sportive, a été arrêté après qu’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux l’a montré en train d’agresser sexuellement un enfant sur une plage à El Jadida.
Le caractère horrifiant de la scène, visible dans ladite vidéo, a suscité une vague de solidarité avec l’enfant et sa famille, notamment celle des membres de l’AMDV, qui rassemble des avocats, des défenseurs des droits humains et des acteurs de la société civile. «Nous allons engager des contacts pour défendre la victime et sa famille comme nous allons suivre le dossier pour voir s’il n’y a pas d’autres victimes, la rumeur n’excluant pas cette hypothèse», a déclaré la vice-présidente de l’AMDV.
L’avocate se dit scandalisée par le fait que cet homme -qui jouit de la présomption d’innocence jusqu’à ce que la justice livre son jugement- ait pu «se faufiler, jusqu’ici, entre les mailles du filet des autorités». «L’agresseur est un responsable d’une association reconnue qui aurait dû être fiché», a-t-elle déploré.
Me Fatima Zohra Chaoui a d’autre part dénoncé la légèreté des verdicts prononcés par le passé dans les cas de viols avérés sur des mineurs, citant l’affaire de l’adolescente Sanae de Tiflet , ainsi que les affaires de viol de Tanger et de Safi.
L’avocate appelle par conséquent le législateur «à redéfinir juridiquement le mot viol, en ne se contentant plus de l’assimiler à un rapport homme-femme lors d’une agression sexuelle. Le viol est assimilé par erreur à une simple atteinte à la pudeur, ou « Hatk el Aard », dans les articles 484 et 488 du Code pénal», a-t-elle expliqué.
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Elle a également demandé la révision du Code pénal pour que les dispositions sur le viol soient «claires, précises et efficaces». «Nous demandons également l’abrogation de l’expression « circonstances atténuantes » dans les affaires de viol sur mineur», une mesure qui allège les peines prononcées, critique l’avocate.
Cette dernière a enfin précisé que l’affaire du viol présumé d’El Jadida «a été soumise à un juge d’instruction sous le sceau de la confidentialité de l’instruction». «Nous n’avons pas le droit de nous immiscer dans cette confidentialité jusqu’à la mise en examen du prévenu», a-t-elle conclu.