Elle est loin la diversité dont on rêvait il y a quelques années aux hautes fonctions. Dans le secteur public, les femmes sont de moins en moins nombreuses à avoir une chance d'y accéder, et ce ne sont certainement pas les chiffres officiels qui vont le démentir.
Dans son édition du vendredi 23 octobre, Al Ahdath Al Maghribia s'intéresse aux statistiques des nominations aux hautes fonctions, sur lesquelles se penchent le Conseil du gouvernement lors de ses réunions hebdomadaires. Et le constat est sans appel: le pourcentage de femmes opérant dans les hautes fonctions s'est nettement dégradé cette année. Elles ne sont plus aujourd'hui que 135 à s'être vues confiées ce genre de responsabilité sur les 1.160 postes recensés, soit une part de 11,8% seulement.
Durant le premier semestre de 2020, la tendance n'a fait que s'accentuer. Sur les 27 nominations décidées en Conseil de gouvernement, seules 6 ont concerné des femmes, alors qu'en 2019, elles étaient 18 à avoir été choisies par l’Exécutif.
Al Ahdath Al Maghribia souligne qu'avec pareilles statistiques, on est loin d'atteindre l'égalité des genres et la diversité souhaitée dans la fonction publique, un point consacré par la Constitution de 2011.
Pourtant, ce ne sont pas les compétences qui manquent, au regard par exemple des femmes occupant des postes à responsabilité dans le secteur privé. Le secteur public est-il donc moins attrayant pour les femmes? S'agit-il plutôt d'un échec du gouvernement à leur donner les mêmes chances que leurs homologues masculins?
Difficile de répondre de manière tranchée. Mais quoi qu'il en soit, la lecture des données incluses dans les documents accompagnant le projet de loi de finances 2021 permet au moins de tirer certaines conclusions sur l'accès des femmes à la fonction publique.
Comme le rapporte le journal, on apprend que sur les 137 femmes occupant de hautes fonctions, 110 ont le titre de directrice. Peu sont nommées à des postes de secrétaire générale, inspectrice générale ou doyenne de faculté par exemple. Et même si 2020 a confirmé cette tendance, avec la nomination de 5 femmes au poste de directeur, la comparaison avec leurs homologues féminins fait ressortir une grande disparité. Les nominations de femmes directrices ne représentent que 9,5% de l'ensemble des nominations à ces postes intervenues cette année.