Selon la loi (dispositions du Code de la route), les moniteurs d’auto-écoles ont l'obligation de justifier du Certificat d’aptitude professionnelle (CAP). Pour être détenteur de ce CAP, les moniteurs doivent disposer d’un permis de conduire pour toutes les catégories de véhicules, des motos aux camions-remorques, en passant par les voitures de tourisme et autocars, ainsi que d'un diplôme en mécanique et de tests réussis du Code de la route.
Or, rapporte Assabah dans son édition du jeudi 21 septembre, sur les quelque 7.000 moniteurs exerçant actuellement au Maroc, 3.000 ne remplissent pas ces conditions légales. Ces formateurs ne refusent cependant pas, ajoute le quotidien, de passer l’examen menant au CAP, bien au contraire. Mais ils fustigent les conditions draconiennes imposées par Najib Boulif, secrétaire d’Etat au Transport. Des conditions qui rendent quasiment impossible la réussite aux examens.
Najib Boulif a, en effet, placé la barre très haut en relevant la note minimale exigée pour réussir le CAP, la faisant grimper de 30 à 35 points. Une mesure qui fait grincer des dents, d’autant que les moniteurs visés sont, pour la plupart, des personnes plus ou moins âgées dont ce métier est le gagne-pain depuis, pour certains, plusieurs décennies.
Il faut rappeler que ces mesures concernant les auto-écoles sont initiées dans le cadre de la campagne contre les accidents de la route. Il s'agit notamment, à ce propos, de lutter contre le laxisme dans l’obtention du permis de conduire.
En plus de cette mesure concernant la formation des conducteurs, les auto-écoles ont été obligées, à travers une circulaire du ministère du Transport, de rajeunir leur parc automobile: toutes les voitures de tourisme doivent dorénavant avoir moins de 10 ans. Les camions, quant à eux, ne peuvent avoir plus de 30 ans.
Autre point de discorde: les dossiers de candidature pour se présenter à l’examen du CAP ont été déposés entre février et mars 2016, du temps du gouvernement Benkirane. Depuis, les moniteurs concernés attendent leur convocation pour concourir.