La police judiciaire de Nador a arrêté, mardi dernier, le président d’une coopérative de logement fictive qui a arnaqué des dizaines de personnes, dont des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 3 décembre, que le mis en cause leur aurait extorqué plus de 15 millions de dirhams en leur promettant l’acquisition de villas dans la zone de Selouane. Plus de 18 victimes se sont rassemblées, mercredi, devant le tribunal de première instance, au moment du déferrement de l’accusé principal devant le parquet général. Les manifestants réclament l’arrestation d’un banquier qui, selon eux, serait son complice et aurait fait l’objet de plusieurs plaintes, aussi bien auprès des services de sécurité qu’auprès de sa hiérarchie.
L’accusé principal prétendait être le promoteur d’un projet de construction de villas dont les surfaces varient entre 200 et 500 mètres carrés. Les documents en possession des victimes indiquent que ces lotissements seraient dotés de toutes les infrastructures nécessaires: un centre commercial, une mosquée, un parking, une clinique, un hammam et un club de sport. Sauf que les sociétaires ont découvert que tout ce projet était bâti sur des mensonges et sur un terrain qui n’appartient pas à ladite Amicale d’habitation.
Le quotidien Assabah rapporte, en effet, que le certificat de propriété délivré par la conservation foncière montre que le lot de terrains sur lequel devaient être bâties les villas appartient à l’Etat. Les adhérents n’en sont pas revenus, d’autant qu’ils avaient déjà versé au président de l’Amicale des sommes allant de 382.000 à 680.000 dirhams. L’une des victimes de cette escroquerie confie que l’accusé principal et son complice avaient profité d’un site électronique pour faire la promotion de la coopérative de logement. Les deux mis en cause, poursuit-il, prétendaient que le lot de terrains appartenait à la coopérative et que tout adhérent pouvait bénéficier d’un terrain dans les plus brefs délais.
Les adhérents n’ont pas tardé à verser des acomptes sur deux comptes bancaires. Mais ils ne tarderont pas à tomber des nues. En effet, si le président de l’Amicale n’avait cessé de leur faire des promesses, ils découvriront bientôt que le bureau de la coopérative avait été fermé et que les deux hommes avaient disparu de la circulation. Ils apprendront par la suite que le banquier avait été muté à Oujda, malgré les multiples plaintes déposées contre lui, et que l’accusé principal avait déménagé dans une autre ville où il détient une station-service. Dépités et conscients d’avoir été victimes d’une véritable arnaque, les adhérents ont porté plainte contre le président de la coopérative pour escroquerie et abus de confiance.