Badou Zaki, en sanglots, a eu du mal à parler au téléphone quand Le360 l’a approché pour recueillir, en ce jour de mardi 8 octobre, ses réactions et émotions à la nouvelle de la mort de Mehdi Faria. Badou Zaki a décroché son téléphone en retenant son souffle et étouffant sa douleur avant de répondre : "c’est une grande perte pour le Maroc et son football... Il avait travaillé avec fidélité à la tête de l’équipe des FAR de Rabat et de la sélection marocaine". Et le plus bel hommage de l’actuel entraîneur de Safi a surtout été cette émotion-là, prenante et palpable, qui entravait ses mots.
José Faria dit Mehdi Faria est né le 26 avril 1933 à Rio de Janeiro. Il avait entraîné le Maroc lors de la Coupe du monde de 1986 où les Lions de l’Atlas étaient devenus la première équipe africaine et arabe à atteindre le second tour du Mondial. José Mehdi Faria s'est converti à l'islam et a épousé une Marocaine qui lui a donné une fille et un garçon. D’après Badou Zaki, ancien coach de la sélection marocaine, "Mehdi était un homme de principes et de valeurs". "Je l’ai connu pour la première fois aux JO de Los Angeles en 1984 avec l’équipe olympique. Nos liens se sont renforcés lors du Mondial 1986 au Mexique ", a-t-il ajouté. "Je présente mes condoléances à sa famille. Je regrette de ne pas pouvoir assister, mercredi, à ses funérailles, en raison de mon déplacement prévu de longue date à Marrakech où aura lieu le tirage au sort du Mondial des clubs prévus en décembre dans notre pays", a conclu l’ancien international marocain.
Un grand homme, un coach d'exception
Le président sortant de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Ali Fassi Fihri, s'est déclaré consterné par la mort de Mehdi Faria. "C’est un homme qui a marqué le football marocain par deux approches, celles de la discipline et de l'affection. A la tête de la sélection, il avait été un grand patron. Il a doublement donné en réalisant une bonne performance au Mexique en 1986 d’une part, et en transférant à toutes nos générations le plaisir d’aimer nos footballeurs d’autre part", a souligné Ali Fassi Fihri. "Ces générations gardent toujours le souvenir de son amour pour le Maroc, son pays d’adoption, et de son dévouement pour son travail. Mes condoléances à sa famille dont son épouse marocaine. Qu’il repose en paix".
Le ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Ouzzine, déplore la perte de ce "grand entraîneur qui a marqué de son empreinte son passage à la tête des Lions de l'Atlas". "Mehdi a marqué le football marocain. Il suffit de revenir en arrière pour reconnaître que nous avons vécu avec lui de très bons moments de football. Il a beaucoup donné à l’équipe des FAR et à la sélection nationale. C’était un amoureux du Maroc où il avait ses attaches. C’était un grand monsieur", confie le ministre. Pour Mustapha Al Khalfi, ministre de la Communication, "c'est une perte cruelle. Quand j’étais encore gosse, je suivais son parcours avec le club des FAR et de la sélection nationale. Avec lui, nous avons appris que les Marocains sont capables de créer des miracles en football" a-t-il conclu.



