Le ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laâraj, réclame les aides octroyées et non consommées aux cinéastes, réalisateurs et producteurs, qui en ont bénéficié. Le ministère de la Culture a, en effet, déféré devant la justice, en coordination avec le CCM, une vingtaine de dossiers de réalisateurs et producteurs qui ont reçu des aides du ministère pour des œuvres qu’ils n’ont toujours pas achevées.
De plus, d’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 20 juin, le ministère a décidé de mettre de l’ordre, une fois pour toute, dans le système de subvention de la production cinématographique. Ainsi, tous ceux qui ont reçu des aides publiques pour des œuvres qu’ils n’auront pas achevées doivent désormais restituer les montants perçus.
C’est que le département de la Culture a en effet constaté, à travers une enquête de l’inspection générale, que de nombreux producteurs ne respectent pas les termes des cahiers des charges sur la base desquels ils ont reçu des subventions publiques. Leurs dossiers ont donc été déférés devant le Parquet, explique le ministre dans un entretien à publier ultérieurement dans Assabah.
Dans le même entretien, le ministre a reconnu, par ailleurs, l’existence de certains problèmes qui entachent l’application des dispositions des cahiers des charges et l’exécution des marchés publics relatifs au secteur de l’audiovisuel. Ce qui suscite, explique-t-il, le mécontentement de nombreux artistes qui se considèrent marginalisés et exclus du paysage audiovisuel public.
Le ministre a reconnu, à ce sujet, que la mise en œuvre de ces cahiers de charges et le recours systématique aux marchés publics, à l’origine, rappelons-le, d’une grande polémique du temps du gouvernement de Benkirane, n’ont pas vraiment changé la réalité de la télévision publique. Ils ont, par contre, consacré le monopole de quelques boîtes de production. Ce qui fait dire au titulaire du département de la Culture que de nouvelles procédures sont en passe d’être adoptées et prendront en compte de la situation de l’artiste et de l’intellectuel marocain en lui réservant la place qui lui sied dans le paysage audiovisuel national.
En parlant justement de la télévision publique, le ministre a également évoqué la situation de 2M, affirmant qu'elle est la conséquence de plusieurs décisions prises par différents conseils d’administration au cours des dix dernières années. Décisions dont certaines n’ont pas été exécutés comme, notamment, l’augmentation du capital de la chaîne et son ouverture à des acteurs privés. Les problèmes se sont donc accumulés au point que même la récente augmentation du capital, qui passe de 45 à 65 millions de dirhams grâce à un apport de l’Etat, ne les a pas atténués.
Le Salon du livre de Casablanca a, également, été abordé par le ministre. Le SIEL devrait disposer, selon ses dires, de nouveau locaux. Le ministère vient, en effet, d’entamer des démarches pour l’acquisition d’un lot de terrain sur lequel seront construits les bâtiments qui vont abriter désormais ce salon. Et ce, afin de mieux répondre aux attentes des éditeurs, mais aussi de faire face aux activités parallèles et à une affluence de visiteurs qui vont augmentant d’année en année.