L’affaire rocambolesque d’un chèque de 8 millions de dirhams signé par un homme décédé continue de défrayer la chronique à El Jadida. Et les décisions contradictoires prises par le tribunal de première instance et la Cour d’appel n’ont fait qu’envenimer la situation. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 8 septembre, que le signataire du chèque avait eu un malaise et avait été admis dans une clinique. Avant de le prendre en charge, la direction de la clinique lui avait réclamé un chèque de garantie, mais l’homme est décédé la nuit même de son hospitalisation. Quelque temps après, un huissier s’est présenté chez la famille du défunt, à la recherche du propriétaire du chèque.
Estomaqués, les membres de la famille du défunt ont fait savoir à l’huissier que l'homme qu’il recherchait était mort depuis plusieurs semaines. Ils découvriront, par la suite, que le plaignant n’est autre que le médecin de la clinique qui a délivré à la famille le certificat de décès de l’homme qu’il poursuit aujourd’hui en justice. L’épouse du défunt a alors porté plainte pour fraude et abus de confiance, affirmant que le chèque en blanc avait été remis à la clinique comme garantie en attendant que le patient paie en espèces, le jour de sa sortie. Sauf que l’homme est décédé à la clinique. Quelques jours plus tard, les héritiers ont été surpris par la saisie conservatoire des biens du défunt pour garantir le paiement de la somme de 8 millions de dirhams.
L’épouse, rapporte le quotidien Assabah, a indiqué que son mari n’avait jamais délivré un chèque d’un tel montant et qu’il était évident qu’il avait été libellé par quelqu’un d’autre. La Cour d’appel d’El Jadida a donné raison à la famille en procédant à la levée de la saisie. Mais, quelque temps plus tard, le président du tribunal de première instance a décidé de rétablir la saisie des biens du défunt.
La famille a été contrainte, cette fois-ci, de recourir au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire auquel elle a exposé la situation. Cette dette de 8 millions de dirhams continue de soulever beaucoup d’interrogations, surtout que le défunt n’a passé qu’une seule nuit dans cette clinique. Une durée d'hospitalisation qui ne peut en aucun cas justifier le montant réclamé.