Meknès: des riverains se mobilisent contre l’usine «Aïcha», accusée de pollution

مقر المجلس الجماعي لمدينة مكناس

Le siège du conseil communal de Meknès.

Revue de presseIls ne veulent pas qu’elle ferme, parce qu’elle assure des emplois, mais les habitants souhaiteraient néanmoins avoir l’usine de conserves loin de leur quartier. Ils se plaignent de fumées denses et toxiques soupçonnées d’être à l’origine de maladies. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 09/08/2023 à 21h00

Les habitants du quartier Al Bassatine, à Meknès, se plaignent de fumées «asphyxiantes» et désignent pour origine de cette pollution la fameuse conserverie «Aïcha». Selon le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 10 août, les riverains vont même jusqu’à demander le déménagement de l’usine. Le quotidien qualifie la conserverie de «bombe sale» tout en évoquant des problèmes de santé et d’environnement provoqués par cette fumée dense qui s’échappe de l’usine. «Nous ne demandons pas la fermeture de l’usine», nuance un acteur associatif cité par le quotidien. «Elle assure des emplois et contribue à la résorption du chômage. Nous exigeons, par contre, qu’elle respecte les normes environnementales», souligne le militant associatif.

Tout en citant la même source, le quotidien affirme que les habitants du quartier «se meurent lentement» à cause de problèmes respiratoires qu’ils ont contractés en raison de la pollution de l’air dans leur quartier, en sus des odeurs fortes auxquelles ils sont exposés. Plusieurs habitants du quartier, petits et grands, ont ainsi été atteints d’asthme et ont développé différentes formes d’allergies à cause de ces fumées.

Cependant, Assabah ne cite aucun document officiel ni études pouvant étayer ces dires. Il se contente de relayer les réclamations des associations de protection de l’environnement et des droits de l’Homme, ainsi que celles des habitants qui ont, à maintes reprises, organisé des manifestations de protestation contre l’usine. Manifestations qui se sont notamment traduites par des marches dans les principales artères de Hamria et des sit-in devant l’entrée de l’usine. Et ce, afin de sensibiliser les responsables de la ville à cette situation.

Pour se faire entendre, les acteurs associatifs, notamment une Amicale citée par le quotidien, ont réuni tout un dossier comportant des certificats médicaux, des copies de correspondances ainsi et des pétitions qu’ils ont adressées aux responsables de la ville, ainsi que des PV de réunions avec les autorités locales et même des copies de procès en justice intentés à la direction de l’usine.

Par ailleurs, le quotidien a pu se rendre compte, in situ, que l’usine était située à une trentaine de mètres à peine du quartier d’habitation le plus proche, soit «Secteur 1, Arrahma». Un habitant de ce quartier a d’ailleurs révélé au quotidien qu’un jour, lorsqu’un incendie s’est déclaré à l’usine, les habitants ont fui leurs maisons de peur d’être atteints par le feu. Il continuent, depuis, de vivre dans l’angoisse qu’un nouveau sinistre se produise.

«Nous respirons continuellement des odeurs infectes, les fumées ont transformé nos vies en calvaire», déclare cet habitant. De son côté, une pharmacienne du quartier a assuré que les maladies chroniques s’étaient répandues de manière inquiétante parmi les habitants du quartier. De plus, poursuit l’apothicaire, plusieurs personnes ont été atteintes d’une forme inhabituelle d’allergie. «Nous avions cru qu’il s’agissait d’une maladie de la peau. Mais, après analyses, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une forme d’allergie causée par les fumées dégagées par l’usine de conserves», assure la pharmacienne.

Par Amyne Asmlal
Le 09/08/2023 à 21h00