C’est un scandale moral doublé d’un drame familial que nous rapporte Al Akhbar dans son édition de ce week-end des 17 et 18 décembre. Selon le quotidien, la chambre criminelle près la Cour d’appel de Meknès a condamné, jeudi dernier, à trente ans de prison ferme un père de famille pour le viol de sa fille mineure qui a entraîné la perte de son hymen et une grossesse. Le verdict a été prononcé après une interminable audience à huis clos qui s’est prolongée à une heure tardive.
Le scandale a éclaté le 31 janvier 2015. A cette date, accompagnée de son frère aîné, la jeune fille de 14 ans s’est présentée devant la police judiciaire, munie d’un certificat attestant qu’elle a été victime d’un viol qui a occasionné une déchirure de l’hymen. Elle voulait porter plainte contre son père qu’elle accuse d’être derrière cette indicible horreur, selon Al Akhbar.
Suite à cette plainte, la police a ouvert une enquête sur ordre du Parquet. Dans sa déposition, l’adolescente a déclaré que ses parents avaient divorcé cinq ans auparavant. Depuis leur séparation, ses deux frères et elle vivaient avec leur mère. Mais deux ans après, ils sont partis vivre avec le père après le départ de leur mère vers l’Arabie Saoudite où elle a trouvé du travail.
Tout se passait bien, mais quatre mois avant l’agression, le comportement de son géniteur a beaucoup changé envers elle. Elle a indiqué que ce dernier l’obligeait à dormir dans son lit, n’hésitant pas à la violenter quand elle refusait, jusqu’au jour où il l’a violée. Elle a ajouté qu’il a abusé d’elle de manière quasi quotidienne durant plus de trois mois en la menaçant de mort au cas où elle oserait divulguer le secret à quiconque. Cette situation a eu des effets néfastes sur sa santé psychique et sur ses résultats scolaires.
Pour sa part, son frère aîné (19 ans) a confirmé que son père obligeait sa sœur à dormir avec lui et qu’il la violentait à chaque fois qu’elle refusait. Il a signalé avoir eu des soupçons que les confidences de sa sœur sont venues confirmer. Quand il a essayé d’en parler à son père, celui-ci l’a chassé sans ménagement de la maison. Ceci, au moment où la mère, mise au courant de la terrible nouvelle, lui a ordonné d’aller déposer plainte.
Sur la base de ces données, la police a arrêté le père, un chauffeur de taxi de 44 ans qui a fait plusieurs séjours en prison. Il a affirmé devant les enquêteurs que sa relation avec sa fille est basée sur le respect et l’amour mutuels, accusant son ex-femme d’être derrière cette "machination" ». Des allégations qui n’ont pas convaincu le Parquet sachant que ses propos étaient truffés de contradictions. Finalement, c’est le test ADN qui a tranché inculpant le père, rapporte Al Akhbar.